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Critique de Peteplume


Il se trouve que j'ai lu récemment le premier homme d'Albert Camus et, par hasard, ou peut-être pas, j'enchaîne avec cette autre autobiographie d'un auteur contemporain de Camus ayant passé, comme lui, sa jeunesse en Algérie. Les propos sont proches: on entre dans les deux cas dans une famille pauvre d'Algérie au début du XXe siècle. Les deux auteurs sont d'exacts contemporains; ils se connaissaient et se respectaient. Toux deux sont issus de milieux pauvres, illettrés. Tous deux sont sortis de leur milieu social grâce au système de bourses offertes par le gouvernement français aux plus méritants. Dans les deux cas, permettre de poursuivre des études à un fils, même gratuites, signifie pour la famille perdre sa force de travail et donc, à court terme, s'appauvrir encore. Les similitudes sont flagrantes mais il y a aussi des différences: alors que Camus était citadin, issu d'une famille de colons, Feraoun était un Algérien de souche, fils de paysan kabyle. Ce roman clairement autobiographique est très factuel et très descriptif de la vie d'une petite communauté d'un village kabyle. La première partie qui décrit les souvenirs de son enfance est très intéressante. On vit avec Feraoun son quotidien familial, les responsabilités qui lui incombent en tant que fils aîné, mais aussi les privilèges dont il jouit de par son statut d'héritier mâle. On comprend très bien de quoi est faite cette vie où chaque chose a le prix du travail qu'on y a mis et où l'entr'aide tient un grand rôle; une vie simple qu'on envierait presque si l'on oubliait les problèmes qui sont inhérents à ce style de vie: un accident qui déséquilibre le budget précaire, une femme qui meurt en couche faute de prise en charge adéquate… Lorsque Fouroulou le double de Feraoun, entre à l'école primaire supérieure de la ville (Tizi Ouzou) , on dirait que le temps s'accélère et que l'auteur a perdu la verve avec laquelle il nous contait son quotidien villageois. C'est beaucoup moins intéressant et le livre s'achève sans réelle conclusion comme si c'était le premier épisode d'un feuilleton à suivre.
C'est un roman que j'ai apprécié pour son côté documentaire. Sur le plan littéraire, je suis restée un peu sur ma faim…
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