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Critique de dannso


Le pays aux longs nuages, c'est l'Italie, plus précisément l'Ombrie : « ce pays où les nuages ressemblent à de lents vaisseaux, peu pressés d'arriver au port. », et en Ombrie, le village de Palazzo, non loin d'Assise, Assise où un certain François parlait aux oiseaux, ceux-là même que l'on retrouve sur les assiettes de l'osteria, du village. C'est là que vont se trouver réunies trois femmes venues d'horizons bien différents., par le hasard, ou par le destin, ou plutôt par un chat, le Chat « Un chat des bas quartiers, qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui trône sur la pierre lézardée comme si celle-ci avait été le socle d'une statue antique ».

L'ancienne, c'est Nebbe, la patronne de l'osteria. Elle est en fauteuil roulant. Blessée au bras, elle ne peut plus cuisiner et l'auberge se délabre. Je l'ai tout de suite imaginée, cette vieille femme, sèche, un peu rabougrie, au fond de son fauteuil, mordant plus souvent qu'à son tour, pour cacher sa bonté. C'est sans conteste celle que j'ai préférée.
Celle qui arrive ensuite, c'est Acia. Plus de travail, elle ne sait où aller. C'est elle que le chat adopte en premier, pour la mener à ce mystérieux cahier de recettes, qui la conduira à Palazzo, dans l'osteria de Nebbe.
La dernière, Kamar, n'est pas seule. Elle est accompagnée de Hana, sa fille qui ne parle plus, pas par timidité, mais parce que les mots ne veulent plus sortir, après trop de malheurs. Elles sont syriennes, ont connu la guerre, la mort, l'exil, les passeurs, la traversée de la mer dans une embarcation de fortune, un camp de réfugiés, qu'elles ont pu fuir par miracle.

Il y a beaucoup de hasards dans ce livre, ou devrait-on dire à l'égal de Paul Éluard, des rendez-vous. Ces trois femmes vont ensemble redonner vie à l'osteria et se redonner de l'espoir. Elles y avaient rendez-vous, il faut croire.
Elles sont toutes les trois cuisinières, chacune nous livre quelques-unes de leurs recettes fétiches, qu'elles vont réaliser pour les vieux de Palazzo. J'aurais aimé être petite souris pour gouter à ce repas, quoique petite souris avec ce chat qui trône, ce n'est peut-être pas une bonne idée.
Cuisiner, c'est se souvenir des recettes apprises, c'est réveiller en soi l'enfant qu'on a été et qui léchait les plats, c'est retrouver l'héritage de sa famille et de ceux qui nous ont croisé, avec qui on a partagé des repas. Cuisiner, c'est donner de l'amour.
Un immense merci à Babelio et aux éditions La Belle Étoile pour ce beau cadeau reçu lors d'une masse critique privilégiée.
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