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Critique de Ellane92


Jana est une jeune Argentine, qui met dans ses sculptures la colère et la haine qu'elle ressent suite à l'extermination de son peuple, les mapuches. Sa meilleure amie est une travestie, Paula/Miguel. Paula est très inquiète, car l'un de ses amis, travesti aussi, lui a posé un lapin, et que ce n'est pas son genre. Paula part à sa recherche, mais ne retrouve que son cadavre atrocement mutilé. Bientôt, c'est Paula qui disparait.
Ruben est l'un des rares rescapés des camps de l'ESMA, un de ces endroits fantômes où l'on torturait et tuait du temps de la junte, et où sont morts son père et sa petite soeur. Portant sur lui les traces de son passé, il travaille comme détective privé pour le compte des grands-mères de la place de mai, ces femmes qui défilent chaque jeudi pour qu'on leur rende leurs enfants disparus. C'est ça, sa mission : retrouver les enfants enlevés et élevés par les hauts-gradés du gouvernement de Videla.
Jana peine à retrouver Paula, et contacte Ruben pour qu'il l'aide. Les pistes qu'ils vont suivre vont les amener à croiser ceux des personnes peu recommandables, de celles qui ont largement contribué aux heures noires de l'Argentine…

Après l'Afrique du Sud de Zulu, Caryl Ferey nous emmène dans l'Argentine de l'après dictature de Videla. Mapuche a déjà été largement critiqué et commenté. Ce qui m'a étonné dans cet opus, c'est d'une part l'histoire d'amour improbable entre nos deux héros blessés par la vie (mais ça va, ce n'est pas non plus trop gnan gnan), et d'autre part, le fait que ce livre tient autant du thriller que du roman noir. Je pourrais reprocher à l'ouvrage un côté un peu pédagogique sur cette période de l'histoire argentine, une vision assez manichéenne des gentils et des méchants, un certain penchant pour le trash pas toujours bien justifié, et une trame simple voire simpliste.
Bref, si les ficelles ne sont pas très fines, j'ai ceci dit trouvé que l'ensemble fonctionnait bien : les temps d'explication permettent au lecteur de reprendre son souffle, l'action est bien présente, et bien sûr, les exactions des "méchants du gouvernement" ne sont pas qu'issus du cerveau enfiévré de Ferey, hélas. Mapuche, que je trouve moins réussi que Zulu, est ceci dit un bon thriller noir dépaysant au charme qui fonctionne, que demander de plus ?
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