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Critique de Edmengarde


Zulu, titre déconcertant et accrocheur en même temps. Rien qu'à ses sonorités exotiques, lointaines. À lui tout seul, il nous projette en pleine Afrique du Sud, un pays emblématique à nos yeux d'Européens : celui de l'apartheid, mais aussi d'une possible résilience, menée et envisagée avec fierté par Nelson Mandela, entre autres.

Une première de couverture sombre, à l'image de ce visage imprimé, tordu par un cri silencieux, animal. le ton est donné dès les premières lignes : un douloureux et insupportable mélange de souffrances, de violences gratuites, de haines enracinées par-delà des générations, un amas d'obscurantisme et cet irrépressible besoin de vengeance, de justice, d'équilibre.

Tel est l'aiguillon de Neuman, chef de la police criminelle de Cape Town. Animé d'une force admirable, d'une foi en un renouveau de son pays, il pourfend jour et nuit le Mal, ne lui laissant aucun répit. À ses yeux, toutes les vies volées se valent : cet enfant mort dans un tunnel, des suites d'une maladie mystérieuse ou cette jeune femme blanche, au crâne fracassé, défigurée à coups de masse. Deux morts sans aucun lien apparent, et pourtant … Il arpente alors, inlassablement, les rues des quartiers les plus défavorisés en quête de vérités, toutes plus abjectes les unes que les autres. Une véritable descente aux enfers pour nos coeurs chavirés. Neuman en est conscient, lui : dans ces bas-fonds en constante extension, une vie ne vaut rien, et celle d'un enfant noir et orphelin, encore moins, surtout quand les puissants, toujours plus cupides, oeuvrent dans l'ombre et rêvent d'une société future, glaçante.

Cette enquête, chemin jonché de cadavres à peine refroidis, est celle aussi d'une quête identitaire, celle de Neuman. Son passé et les non-dits refont surface et le consument. Un moyen, plus ou moins conscient, de trouver une paix intérieure … peut-être.
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