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Critique de CDemassieux


Riche d'une impressionnante iconographie, ce court texte offre un très intéressant panorama des Légendes arthuriennes ainsi que de leur évolution au fil du Moyen Âge, qui les vit naître. Exit, donc, Jacques Boulanger ou René Barjavel – auteurs modernes de la geste arthurienne –, ainsi que ses déclinaisons au cinéma, juste mentionnées, pour certaines, en introduction et conclusion. C'est donc à l'époque médiévale que nous plongeons dans les Temps aventureux des légendes, en oscillant judicieusement entre le mythe et la réalité.
Ici, il est surtout question de Wace, Chrétien de Troyes, Robert de Boron, écrivains fondateurs d'un mythe hissé depuis au rang des plus importants de l'Occident et qui inspira de grandes figures médiévales, dont Louis IX– Saint Louis – ne fut pas des moindres.
L'intérêt de cette lecture est surtout de montrer comment s'est construit ce mythe, qui n'est pas le fait d'un seul auteur – contrairement, par exemple, aux différentes histoires relatives à la Terre du Milieu, oeuvre exclusive de Tolkien.
Ainsi, on apprend que la pierre angulaire de ces légendes – le Saint Graal – n'apparaît pas tout de suite. Et ce n'est que sous la plume de Robert de Boron qu'il revêtira sa signification chrétienne : « la coupe dans laquelle le Christ a célébré l'eucharistie le Jeudi Saint : c'est elle qui a recueilli Son sang au moment de la Crucifixion. » Et que seraient ces légendes sans cette quête ultime ?
L'approche historico-sociologique du texte de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe permet de remettre en perspective ces légendes qui, ainsi que toutes les autres, ne naissent ni de nulle part ni de rien, même s'il est précisé que « c'est à la naissance d'un mythe littéraire que nous sommes conviés à assister, plus qu'à une fouille archéologique. » Car, même avec la rigueur d'un chercheur – attestée dans ces pages –, lorsqu'il s'agit de Guenièvre, Arthur, Merlin, Lancelot et Perceval, il est impossible de ne pas céder à l'envie de se faire conteur !
Comme toujours – en ce qui me concerne –, les Editions Ouest-France démontrent leur exigence de qualité en même temps que leur souci de noble vulgarisation.


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