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Critique de VoyageuseImaginaire


Yuko a décidé d'être poète, et de raconter la neige. Mais ses poèmes sont désespérément blancs, c'est pourquoi le poète de la cour l'envoie suivre l'apprentissage du peintre Soseki, spécialiste des couleurs. Au cours de son voyage à travers les Alpes japonaises, Yuko découvre, dans une caverne, une jeune femme européenne, morte, préservée sous un mètre de glace. Il est frappé par sa beauté et par le mystère qui l'entoure. Chez Soseki, il apprendra, de la bouche du serviteur du maître, l'histoire de cette femme et du peintre…

Maxence Fermine nous livre avec Neige un magnifique petit conte initiatique. Il nous plonge de manière très subtile dans la culture japonaise, sans en dévoiler trop. Les descriptions restent très poétiques, et les situations sont esquissées en quelques mots, quelques regards. le coeur du récit est la contemplation. Yuko n'a d'autre but que d'observer la neige et de tenter de rendre son essence profonde grâce à la poésie.

J'ai beaucoup apprécié la réflexion autour de l'art, qui est également au centre de ce roman. La poésie est décrite comme étant la somme de tous les autres arts, à la fois peinture, calligraphie, danse, musique… Pour écrire de bons haïkus, il faut donc être un artiste absolu.

L'auteur ne met en scène que quelques personnages, et ces derniers sont peu étoffés, comme c'est souvent le cas dans un conte. Certains ne sont même pas nommés, notamment le poète de la cour ou encore la jeune fille avec qui Yuko entretient une relation pendant quelques temps. Nous suivons Yuko, dont on ne sait pas grand-chose de plus que sa vocation pour la poésie, et son désir d'absolu et de perfection. Grâce à sa rencontre avec le maître Soseki, il va découvrir d'autres facettes de son art et améliorer ses poèmes. le seul personnage qui est décrit un peu plus en profondeur est justement Soseki, lorsque son serviteur raconte son histoire à Yuko. le récit se concentre sur la réflexion poétique et métaphorique autour de l'art, de l'amour de la vie et de la quête d'absolu, et c'est pourquoi l'auteur ne fait qu'esquisser les caractères des personnages.

Le récit est porté par la langue très épuré et concise de Maxence Fermine. Les chapitres sont très courts (aucun ne fait plus de trois pages), tout comme les phrases. Certains passages s'apparentent d'ailleurs à des haïkus, lorsque l'auteur rapporte une situation ou une description en trois phrases courtes, à la manière d'un poème (un haïku est toujours composé de trois vers et dix-sept syllabes). L'exemple le plus frappant est la fin du récit : le dernier chapitre est constitué de trois lignes qui comptabilisent exactement dix-sept syllabes. de plus, le dernier mot du roman est « neige ». L'auteur conclut donc en reprenant les deux passions de son personnage principal, qui a enfin trouvé sa voie.
Lien : https://voyagesimaginairesbl..
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