Les Anavrytains sont vraiment très forts. Nous serions capables de ferrer un pou si vous nous le demandiez. Il ferma un oeil et ses mains caleuses mimèrent le délicat travail du forgeron, les doigts de la main gauche semblant saisir la patte arrière du pou tandis que ceux de la main droite maniaient énergiquement un marteau miniature
Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracle, une anecdote paysanne ou une superstition. Par conséquent, il me parut préférable, en écrivant, d'attaquer le pays en certains points choisis et de le saisir à cœur.
Tandis que nous parcourions les rues pavées, un murmure de saluts montait des tables des cafés et formait un choeur calme, amical et plein de sympathie
Il sortit un mouchoir bleu et propre dans lequel étaient enveloppées quelques prunes et quelques reines-claudes. Après les avoir pelées soigneusement avec son canif, il les mit à tremper dans des verres de résiné puis nous les offrit fichées au bout d'une fourchette. Il y a des moments en Grèce où l'on pourrait croire qu'il est possible de vivre, tel le prophète Elie ravitaillé par les corbeaux, sans avoir à se préoccuper de la nourriture.
Il y a res peu de gens dans les environs,observa yorgo.elles sont sauvages timides et peu habitués à parler. Il montra le ciel du doigt .la gorge se refermant sur nous .
Elles ne voient personne d'autres que Dieu .
La mort est ici une réalité physique inévitable et brutale. On est loin des cercueils hermétiquement clos d'Europe occidentale, des morts embaumés et fardés d'Amérique du Nord. Chaque enfant grec a entendu à de nombreuses reprises, le râle angoissant du mourant et a vu les joues ratatinées, la mâchoire tombante et les paupières closes de ses aînés. On laisse le cercueil ouvert jusqu'au dernier moment et on ne le descend dans la fosse qu'après que chacun a embrassé le mort sur les joues, en signe d'adieu. L'odeur des morts, la sensation que l'on éprouve en les touchant sont connues de tous. Et nul n'ignore les effets de la décomposition puisque, trois années après l'enterrement, on déterre cérémonieusement les ossements pour les mêler à ceux de la famille. Par deux fois, en Crète et en Argolide, j'ai moi-même vu le crâne nu de deux vieux amis.
"Soudain, la femme du tenancier rompit le silence :
- Qu'est-ce que vous écrivez ? demanda-t-elle à Joan.
- Une lettre pour l'Angleterre.
- Alors dites-leur, à Londres, que vous êtes dans le Magne, un endroit très chaud où il n'y a rien d'autre que des pierres.
- C'est précisément ce que je suis en train d'écrire."