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Critique de Lune


La simplicité est-elle facile à assumer lorsqu'on est un jeune provincial (Arthur), baigné dans un rigorisme d'un autre temps et parti pour Paris poursuivre des études de droit?

Un colocataire, Stan, le met face à des interrogations ignorées jusqu'alors : le sexe facile, l'homosexualité qui bascule dans un conformisme, les genres, le vocabulaire désuet qui l'estampille d'un autre monde, d'un autre lieu.
Une tentative de séduction qui bouleversera celui qu'on n'imagine pas.

Des tentatives d'histoires amoureuses qui mettront face à Arthur des féministes excessives, une boulimique, une wokiste et bafoueront par leurs excès l'idéal du jeune homme.

Une société (homosexuelle et hétérosexuelle) dont les travers communs juqu'à l'uniformisation est dénoncée et oblige à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Plus de provocations, plus d'originalités, l'embourgeoisement des homosexuel(le)s est décrite.

Une mise au point à travers Stan et Arthur concernant un écrivain connu, banni, lance le débat.
Les excès du féminisme, du « plus blanc que blanc » notamment dans la description des opéras et particulièrement d'une création de Aïda amènent le sourire, le haussement d'épaules ou le « ça suffit, arrêtez ce ridicule… ».

Deux chapitres bousculants sur la littérature et la maison d'édition contactée par le jeune « ingénu » sont édifiants.
Des phrases qui dénoncent, sonnent juste et mettent en exergue ce qui se cache derrière la publication de certains livres.
La pauvreté du vocabulaire pour ne pas vexer les âmes modestes, les thèmes qui doivent répondre à ce qu'un public attend et non être ceux qui font bouger les êtres et leurs pensées, bref un réquisitoire que l'on est content de lire…

Et quelle observation, quelle lucidité qui se lisent avec aisance jusqu'au dernier chapitre qui résume parfaitement les travers de l'époque que Dominique Fernandez nous raconte avec justesse, sans concessions pour nous bousculer, éveiller les pensées, ouvrir aux nuances : on ne sort pas indemne de cette lecture qui pourra déranger.
Et « tel est pris qui croyait prendre », le cheminement d'un des personnages illustre bien ce proverbe.
Un livre qui dit notre époque certes mais qui permet d'espérer que chacun puisse exister selon son propre « temps » sans influence de la société « moutonnière ».
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