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EAN : 9782246831792
336 pages
Grasset (07/02/2024)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Et si les règles qui président à la vie en société dans notre capitale, et dont les journaux se font les propagandistes zélés, ne concernaient en rien le pays profond ? "Un jeune homme simple", c'est "L'ingénu" de Voltaire "montant" aujourd'hui à Paris... Jeune Auvergnat élevé dans les idées traditionnelles et complètement ignorant de la modernité, Arthur, dix-neuf ans, débarque dans la capitale pour y terminer ses études.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Votre roman n'est pas sans de sérieuses qualités. Seulement, l'époque est l'époque, vous ne pouvez rien contre l'évidence. » ● Arthur Dolnic, un jeune homme originaire du Cantal, se retrouve dans une maison de passe à Paris, où il est « monté » pour faire des études de droit. Effrayé par ce qu'il y voit, il s'enfuit sans demander son reste. Il retrouve ensuite Kevin, un « pays » ayant migré à Paris depuis plus longtemps que lui. C'est Kevin qui avait donné l'adresse de la maison close à Arthur. Ils discutent notamment de leurs romans respectifs, puisqu'ils ont tous deux des ambitions littéraires. le plan d'Arthur est de se déniaiser avant de se marier, puisqu'il rêve bourgeoisement de trouver la « femme idéale » ; à cet effet, le bordel n'ayant pas marché, il rencontre d'abord Vanessa… ● J'ai trouvé ce roman absolument pathétique. Dominique Fernandez, 94 ans, académicien, pense sans doute être actuel en abordant pêle-mêle les sujets de société du moment : cancel culture, wokisme, véganisme, migrants, féminisme, l'affaire Matzneff, me too… ● Il entonne aussi, encore une fois, sa marotte de l'embourgeoisement et de la normalisation de l'homosexualité, qui perd de son intérêt à mesure qu'elle est tolérée et même « à la mode », regrettant le temps où elle était prohibée... ● Mais il oublie qu'un roman c'est avant tout une histoire à raconter, et non un empilement de réflexions vaseuses déguisées en anecdotes bancales ou en concours d'éloquence ratés. ● Et surtout, il est pathétique quand il essaie de nous décrire l'univers des jeunes ou – encore pire – de les faire parler. On se croirait dans les années cinquante : « À l'occasion de la rentrée des cours, l'Amicale des étudiants de l'École de commerce offrait au Quartier latin une soirée dansante, dont l'entrée et le buffet étaient gratuits. […] Arthur approuva le directeur de l'École de rabrouer un élève qui dansait torse nu et dut remettre sa chemise. Il fut soudain surpris et charmé d'entendre une valse de Chopin, lente, immatérielle, pénétrée de langueur mélancolique, interrompre par son legato élégiaque la série trépidante des rythmes américains. » ● La jeune Vanessa est habillée d'une « jaquette framboise ». le jeune Arthur se plaint de ce que la « pension » que lui fait son père, professeur des écoles, n'est que de 1500 euros par mois… ● Voici, par exemple, ce que les jeunes de Dominique Fernandez disent : « Une demi-heure ! fit-elle [Vanessa], mais c'est bien assez pour essayer quelque autre de ces excellentes pâtisseries. […] Tu es bonne, Vanessa [au sens de : tu es gentille]. […] C'est chic de ta part. […] Arthur, dit-il, Arthur, mon cher, tu me plais assez. […] Oh non, m'sieur [dit un jeune de banlieue à Arthur]. Moi et mes copains, on crèche après le périf. […] J'vous file le mien, en échange, pour le cas où ça vous kifferait d'nous voir à l'entraînement. » ● Bref, tout sonne faux dans ce roman, c'est un naufrage.
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La simplicité est-elle facile à assumer lorsqu'on est un jeune provincial (Arthur), baigné dans un rigorisme d'un autre temps et parti pour Paris poursuivre des études de droit?

Un colocataire, Stan, le met face à des interrogations ignorées jusqu'alors : le sexe facile, l'homosexualité qui bascule dans un conformisme, les genres, le vocabulaire désuet qui l'estampille d'un autre monde, d'un autre lieu.
Une tentative de séduction qui bouleversera celui qu'on n'imagine pas.

Des tentatives d'histoires amoureuses qui mettront face à Arthur des féministes excessives, une boulimique, une wokiste et bafoueront par leurs excès l'idéal du jeune homme.

Une société (homosexuelle et hétérosexuelle) dont les travers communs juqu'à l'uniformisation est dénoncée et oblige à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Plus de provocations, plus d'originalités, l'embourgeoisement des homosexuel(le)s est décrite.

Une mise au point à travers Stan et Arthur concernant un écrivain connu, banni, lance le débat.
Les excès du féminisme, du « plus blanc que blanc » notamment dans la description des opéras et particulièrement d'une création de Aïda amènent le sourire, le haussement d'épaules ou le « ça suffit, arrêtez ce ridicule… ».

Deux chapitres bousculants sur la littérature et la maison d'édition contactée par le jeune « ingénu » sont édifiants.
Des phrases qui dénoncent, sonnent juste et mettent en exergue ce qui se cache derrière la publication de certains livres.
La pauvreté du vocabulaire pour ne pas vexer les âmes modestes, les thèmes qui doivent répondre à ce qu'un public attend et non être ceux qui font bouger les êtres et leurs pensées, bref un réquisitoire que l'on est content de lire…

Et quelle observation, quelle lucidité qui se lisent avec aisance jusqu'au dernier chapitre qui résume parfaitement les travers de l'époque que Dominique Fernandez nous raconte avec justesse, sans concessions pour nous bousculer, éveiller les pensées, ouvrir aux nuances : on ne sort pas indemne de cette lecture qui pourra déranger.
Et « tel est pris qui croyait prendre », le cheminement d'un des personnages illustre bien ce proverbe.
Un livre qui dit notre époque certes mais qui permet d'espérer que chacun puisse exister selon son propre « temps » sans influence de la société « moutonnière ».
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Un roman … simple et frais pour toutes celles et tous ceux qui aiment aller à contre-courant de l'ultra-wokisme ambiant et voudraient, dans le même temps, avoir encore 20 ans.
D. Fernandez est plus en forme que jamais et partage avec nous, non sans élégance et humour, sa nostalgie d'une époque révolue.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
12 mars 2024
"Un jeune homme simple", un roman qui jette peu ou prou sur la société actuelle le regard de Saint-Simon sur la Cour de Louis XIV. ...
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique

Videos de Dominique Fernandez (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Fernandez
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"il faut en finir avec le malheur d'être gay"
"Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."
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