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Critique de LeScribouillard


[Critique extraite de l'article TUGPÉUA #28]

Allez hop, un quota de littérature blanche pour qu'on ne m'accuse pas de propagande gobeline. le règne du vivant suit les aventures de Gérald, jeune journaliste embarquant dans l'équipage de Magnus Wallace, sorte de Sea Shepherd survolté n'hésitant pas à faire naufrager les bateaux des braconniers. Récit de voyages teinté de roman d'aventures, cet éloge du monde aquatique nous berce autant qu'il nous hérisse d'images marquantes, tantôt splendides quand il montre la nature, tantôt révulsantes quand il s'agit de montrer les activités polluantes. Outre les descriptions poignantes, il faut aussi signaler le personnage fascinant que constitue Wallace, une force de la nature à la démarche brute et radicale mais pourtant s'avérant lui et son équipage extrêmement cultivés.
Ce personnage de fiction, s'il n'était pas inspiré par d'autres bien réels, suffirait presque à légitimer le fait que nous ayons affaire à une fiction plutôt qu'à un reportage. Car tout est raconté avec un tel souci de précision et d'authenticité que l'on se demande si le livre n'aurait pas été meilleur en poussant ce parti pris jusqu'au bout, et en montrant les pérégrinations de l'autrice parmi les sauveteurs d'animaux en haute mer. Ceci n'étant pas le cas, il devient difficile de démêler le vrai du faux.
Enfin, deuxième problème selon moi bien plus grave, le livre ressemble à un tract politique de deep ecology : à aucun moment la démarche du personnage principal n'est contredite et il est presque systématiquement érigé en héros, méprisant l'ensemble du reste de l'Humanité au nom d'une « nature humaine » qui ferait de nous la seule espèce mauvaise par essence, et la seule capable de nuire à un ordre naturel sacralisé. Alice Ferney tape avec la même virulence sur tout le monde : riche comme pauvres, tiers-mondiens comme occidentaux. Sans trop entrer dans la politique, je pense qu'il vaudrait mieux regarder les mécanismes socio-économiques qui nous poussent justement à nuire à l'environnement, plutôt que de s'emmurer dans une misanthropie fataliste.
On pourrait enfin ajouter quelques tournures de phrase un peu trop alambiquées (« gravide » au lieu de « fécondée », « gestante » au lieu d'« enceinte »), et on aurait vraiment l'impression que j'étrille ce bouquin. Mais c'est bien loin d'être mon intention : si malgré tout vous avez soif de parcourir les sept mers portés par une plume lyrique, le tout pour une noble cause, je ne peux que trop vous le recommander.
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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