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Critique de djathi


Une fois de plus c'est cet insupportable Finkielkraut qui m'a amenée à cette lecture suite à l'une de ses dernières émissions Répliques sur France-culture qui terminait en déplorant le silence de la presse pour ce dernière opus d'Alice Ferney .
Alors .
Autofiction en quelque sorte , Alice Ferney s'inspire de ses racines pour remonter le temps et dresser le portrait d'une famille "bourgeoise" ,et excusez du peu jusqu'à leur patronyme , si d'aventure on pourrait s'y tromper . Bon on passera sur la maladresse .
Dans une forme de balancier temporel , souple , déployé sur plus d'un siècle , sur quatre générations , c'est l'écriture de la petite histoire dans la grande Histoire , c'est l'individuel dans le collectif , c'est une forme de pensée et de préhension des évènements , c'est une lignée et sa sécularité , c'est réveiller sa fibre sociale dans un positionnement assumé de bourgeoise , c'est embrasser un grand pan de l'histoire dans ce va-et vient fluide pour mettre en échos ou dissonance le présent et le passé , C'est forcément vu sous un prisme subjectif dont elle ne cherche pas à s affranchir mais pourtant avec une prise de hauteur par moment pour témoigner de son honnêteté face à l'histoire. , c'est une oscillation souple permettant aussi de porter un regard un peu moins manichéen que d'ordinaire pour réajuster le jugement du lecteur qui entend en sourdine "Les Bourgeois c'est comme les cochons.....Tout cela et plus encore .
Et de la valse à mille temps , ça donne le tournis quelquefois ! Mais à aucun moment le repère est perdu , Alice Ferney possède cette élégance de plume classique qui permet de jouer avec la chronologie .
C'est aussi le résultat d'un travail minutieux de recherche historique , et à certains moments on basculerait presque vers le genre Essai sociologique , historique et on pense naturellement à Bourdieu .
Là ou le bât blesse c'est qu'il y a une réelle faiblesse dans l'ossature de son ouvrage ; ce qui devrait constituer un arrière-fond indicateur des grandes lignes de l'histoire se substitue presque à la trame romanesque et rend la lecture poussive . Un véritable déséquilibre dans la forme nuit considérablement à la richesse de fond . Quel dommage !
N'empêche que .Au delà de ses imperfections , ça reste un bon roman .Voilà une auteure très ancrée dans le vécu , elle a une adhésion au réel pleine d'amour . Alice Ferney vit AVEC les autres , , dans le sens où elle sait faire des allers-retours entre elle et l'autre , une forme d'empathie naturelle d'où elle puise une exceptionnelle finesse d'analyse psychologique et ça compense ses failles .
Bon à part ça je vais réviser mon histoire maintenant : Clémenceau Fournier , Maurras Pape Pie XI , Chamberlain ....
Et promis mais pas juré ni craché - ça ne se fait pas chez les bourgeois"- je ne deviendrai pas réc . Juste un peu plus ouverte à la différence . Et c'est là la richesse de ce bouquin qui m'aurait sinon bien ennuyée puisque je n'ai aucun goût pour le genre Saga , ni pour L Histoire en elle-même .
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