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Critique de Allantvers


Bouh que c'était long. J'ai lu jusqu'au bout parce que je n'aime pas abandonner un livre et qu'au final j'arrive toujours à trouver mon compte dans des romans conçus sur le schéma "la petite histoire dans la grande histoire". Mais ce livre et moi on s'est rencontrés sur un malentendu, et l'on se quitte poliment, mais froidement.

Le malentendu, c'est que je n'aurais jamais imaginé une seconde qu'il ne puisse y avoir de place à l'ironie, ou même à une certaine forme de distance, dans un roman qui s'intitule "Les Bourgeois" pour parler... des bourgeois. Pas n'importe lesquels: cette bourgeoisie catholique traditionnaliste à familles nombreuses et positions sociales élevés. On est bien sûr pas obligés d'en rire, mais a minima se doit-on, dans un roman, d'en mettre le corpus idéologique en perspective. C'est en tout cas ce que j'en attendais, n'étant pas, loin s'en faut, de ce monde.

Or d'ironie et de distance, que nenni. Beaucoup de complaisance même pour cette famille aux innombrables têtes (on s'y perd tant ils sont nombreux) traversant le siècle de la première guerre à la chute du mur avec un logiciel inchangé; complaisance pour ces chefs de famille maurrassiens puis pétainistes puis pro Algérie française (oui mais vous comprenez c'est leurs valeurs, l'honneur la patrie tout ça), pour ces femmes perpétuellement dans les langes et perpétuellement baignées de béatitude domestique (aucune garce, aucune avare aigrie dans tout ce beau monde, vraiment?).
Je n'ai pas non plus aimé la construction du livre en aller-retours présent / passé; la narration chronologique pour la partie passé fonctionne plutôt bien par sa simplicité, en revanche la partie présent, également découpée en tranches datées, n'apporte rien à l'ensemble, pas plus que la posture de la narratrice qui bien que très présente ne se positionne pas dans le récit (amie? membre de la famille? écrivain?) et se contente de tourner sans fin les pages des albums photo de la famille.
Quant à la plume de l'auteure, eh bien là non plus je n'ai pas adhéré à cette espèce d'évanescence éthérée dans les mots, pas plus incarnés que les personnages.
Un malentendu, je vous dis...
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