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Critique de Merik


Morales... Andres Antonio Valenzuela Morales.
C'est peu dire qu'en dehors de son nom il en a pas affiché tant que ça, de la morale. A la solde du renseignement des forces armées chiliennes, l'homme qui torturait a permis d'exterminer un nombre tel de communistes et d'opposants au régime de Pinochet qu'il ne se souvient plus de leurs noms, à peine de leur surnoms. C'est pourtant de sa propre initiative qu'il se rendra le 27 aout 1984 au magazine Cauce pour tout raconter. Nona Fernandez se souvient comme d'hier de cet homme moustachu en une, malgré ses 12 ans à l'époque. Elle tisse à partir de ce souvenir obsédant la toile d'une histoire à plusieurs étages de narration, où sa propre existence y est présente comme un témoin d'époque. Résolument moderne, dans l'air du temps de l'auto-fiction, la docu-fiction ou autre exo-fiction, enclin à mettre en avant l'arrière du décor et même plus en nous faisant entrer en imagination dans la twilight zone, il adopte un ton et un style libertaires accrocheurs en diable, à la portée réflexive non moins absente : on s'interroge sur les dérives morales de l'être humain, ses multiples visages, sa versatilité et sa monstruosité. Un récit prenant et efficace, pour une bien belle réussite finale.

«Beaucoup de noms que j'ai lus dans le témoignage de l'homme qui torturait s'incarnent peu à peu sur cet écran : un visage, une expression, un peu de vie. Bien que virtuelle. Extension des photos accrochées à ce mur transparent, aérien, comme un morceau de ciel. Ou plutôt un morceau d'espace extérieur dans lequel échouent, perdus, comme des arstronautes à la dérive, tous ces visages qui ont été avalés par une quatrième dimension.

Ouvrons cette porte avec la clé de l'imagination. Derrière, nous allons découvrir une autre dimension. Vous entrez dans un monde secret de rêves et d'idées. Vous entrez dans la quatrième dimension.»
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