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Critique de marina53


Un télégramme de l'asile de Marengo l'a averti brutalement que sa mère venait de mourir. Etait-ce hier? Ou aujourd'hui? Dans le car qui le conduit vers Marengo, la chaleur est écrasante, le soleil éblouissant et brûlant. A peine arrivé à destination, le directeur de l'asile, qui a demandé à le voir, le reçoit dans son bureau. Très peu bavard sur les liens qui les unissaient, Meursault ne se dévoile guère. le directeur le conduit à la morgue où la défunte repose. L'enterrement aura lieu le lendemain matin. Cela lui laissera le temps de veiller la disparue. le concierge lui propose alors d'ouvrir le cercueil mais le jeune homme refuse. Il veille ainsi toute la nuit, fumant et buvant du café, interrompu par les autres pensionnaires. le lendemain, la chaleur est de plus en plus pesante. le cortège, Meursault en tête, accompagne une dernière fois la défunte. Surpris d'apprendre que celle-ci s'était très liée avec un homme, il accepte que le vieillard les accompagne, sans avoir demandé un quelconque renseignement sur les années que sa mère venait de passer en ces lieux. Seule la chaleur oppressante semble l'incommoder...
De retour à Alger, il fait aussitôt la rencontre de Marie qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Les deux jeunes, insouciants, prennent des bains, vont au cinéma et passent la nuit ensemble...

Jacques Ferrandez nous dépeint Meursault, un homme qu'aucun sentiment ne semble habiter, tant il est indifférent à tout ce qu'il vit ou ce qu'il est. Incapable de trancher dans telle ou telle décision, jusqu'à ne pas savoir s'il aime Marie ou non, ce jeune homme se laisse bercer par la vie, subit les moments tels qu'ils se présentent et ne semble pas se poser de questions. A la mort de sa mère, il ne saura répondre s'il l'aimait ou pas, allant jusqu'à ne pas savoir son âge. Et c'est bien cette indifférence et cette insensibilité qui seront montrées du doigt. Les magistrats iront même jusqu'à juger une toute autre histoire que celle que l'on lui reprochera. On sent véritablement l'oeuvre de Camus respirer dans cet album, l'auteur allant jusqu'à garder le texte originel. Ce qui frappe au premier abord, c'est véritablement ce soleil pesant et éblouissant, personnage à part entière qui semble accabler et alourdir tout mouvement. Jacques Ferrandez réussit parfaitement à nous baigner dans cette atmosphère, jouant sur les ombres et utilisant des couleurs très "ensoleillées". La mise en page est dynamique, la voix-off est accrocheuse et Alger mise en beauté.

Croisez la route de L'étranger...
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