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Critique de 5Arabella


A mon tour, un peu par hasard (c'était à peu près le seul livre que me tentait un peu en format numérique dans une médiathèque où je suis inscrite, et je voulais tester ma liseuse) je me suis lancée dans la lecture de ce best-seller mondial, qui a fait couler beaucoup d'encre, et a provoqué beaucoup de réactions enthousiastes.

La trame du roman s'appuie sur l'histoire d'amitié entre deux fillettes, Elena, la narratrice, et Lila sa voisine, dans le Naples des années 50-60 dans ce premier tome. Elles sont presque comme deux faces opposées d'une même personne : Elena, la sage, la diplomate, la préférée des enseignants, et Lila la rebelle, qui presque malgré elle provoque des tensions voire des explosions. Lila à l'intelligence fulgurante, hors norme, qui devra abandonner l'école très tôt, et Elena qui arrivera à poursuivre ses études à force de travail et d'efforts. Lila la petite fille malingre, devenue à la puberté une fille splendide qui fait tourner toutes les têtes et potentiellement provoquer des flambées de violence et Elena, la jolie petite fille, devenue une adolescentes couverte d'acné et pleine de doutes sur elle-même. Lila qui va devenir en partie la victime de son aura, d'autant plus qu'elle refuse de faire profil bas, et qui en vient à être une sorte de proie que les caïds du quartier se disputent. Elena qui en développant de grandes qualités d'adaptation, une forme d'invisibilité, et en réussissant des études brillantes à la force du poignet, est en train de s'ouvrir des portes pour fuir le monde de misère et de violence de son enfance.

Car ce qui est aussi intéressant dans ce roman, c'est la description de ce quartier pauvre de Naples, la destinée de nombreux habitants. La difficulté de gagner sa vie, la Camorara qui gangrène la société, la violence prête à surgir à chaque instant. le machisme masculin, dont les femmes sont victimes, qui peut se manifester à chaque instant dans des coups, voire des meurtres, qui paradoxalement ne font qu'exprimer l'impuissance de ceux qui s'y abandonnent, leurs frustrations et leur incapacité à maîtriser leurs vies. Une forme de fatalité semble avoir eu raison de la plupart des personnages, qui même s'ils peuvent parler fort et cogner, accepte la loi des plus forts, qui se nourrissent de leur misère, et n'envisagent pas la possibilité d'une autre vie.

Le roman est très habilement construit, avec des chapitres courts, avec à chaque fois un événement, ou un nouvel décor, élément, ou personnage. L'auteure sait éveiller l'intérêt du lecteur, et le livre est très addictif. Je crois que la construction de la trame narrative s'inspire en partie de celles de séries, avec leur efficacité, sans sacrifier l'écriture, qui tout en étant relativement simple a une indéniable élégance. le premier tome, se termine, comme il se doit, à un moment clé, à la charnière de deux époques, avec des questions non résolues. Il faudra voir comment cela se continue, comment l'auteure pourra ou non donner une vraie ampleur et sens à son récit. Mais le premier volume donne une furieuse envie de continuer la lecture de la suite.
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