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Critique de lesmeteores


Enchâssé entre Saint-Florent et l'Ile-Rousse dans une montagne minérale gagnée par le maquis, il est de ces lieux dépositaires de secrets et « pavés de pierres muettes » que l'imaginaire fait parler, résume la romancière corse Marie Ferranti. Marie Ferranti sait de quoi elle parle, car elle vit et écrit à l'orée de ce désert, convoité pour ses criques cristallines mais redouté pour ses anciens sentiers muletiers labyrinthiques et dépourvus d'ombre. Il lui a même inspiré un roman. C'était à l'été 1998. Yvan Colonna venait de prendre le maquis après la mort du préfet Erignac, et son avis de recherche l'avait troublée.

Attablée dans un petit bistrot du port de Saint-Florent, elle raconte : « Je me souviens être arrivée à l'aéroport de Bastia et avoir découvert ces grands portraits de lui placardés partout. J'imaginais alors la meute à ses trousses. »
Ce fait divers lui inspire « la Fuite aux Agriates », celle de Julius, un nationaliste corse poursuivi pour un crime politique. Dans cette cavale à travers la montagne pleine de grottes où l'on peut se cacher, il sera rejoint par Francesca, son amante… Cette fiction sera publiée en 2000 chez Gallimard, trois ans avant l'arrestation de Colonna à l'autre bout de l'île.

Un quart de siècle s'est écoulé depuis, et Marie Ferranti hausse les épaules lorsqu'on lui fait remarquer qu'elle continue de résonner étrangement avec l'agitation ravivée en Corse par la mort du même Colonna le 21 mars : « Il y a quelque chose d'éternel dans tout ça. Les gens croient à la politique et elle les désespère. Ça nous plonge dans une dépression permanente. »
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