"Ils l'ont pris!" Le cri de Marie avait déchiré l'air, puis la maison était retombée dans le silence. Francesca était assise, près de la fenêtre. Elle était nue. Elle n'avait pas bougé, n'avait pas esquissé le moindre geste, mais le froid l'avait saisie. Elle tremblait. Elle avait la gorge sèche, ses lèvres étaient écorchées. Elle passa la main sur son épaule, dans son cou, toucha son ventre, sa main glissa entre ses jambes, elle sentit sous sa paume la peau un peu gluante. Elle cracha dans sa main, puis la frotta contre son sexe, elle mit la main contre son visage et lentement en respira l'odeur.
Tout le quartier du Vieux-Port était en fête. Des cierges et des lumignons rouges brûlaient sur les rebords des fenêtres. Derrière les jalousies entrebâillées, Francesca devinait les silhouettes des vieilles femmes qui priaient, le chapelet à la main.