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Critique de Soukiang


Quelle souffle, quelle inspiration, quelle imagination, j'avais adoré me plonger dans des romans de fantaisy comme ceux d'Angeline Sirba avec Emmett Llewelyn : La Revelation des Enchanteurs ou encore Derkomaï d'Ilona Troadec, il n'est pas interdit de rêver, de se projeter dans un monde empreint de magie, de sortilèges mais surtout de quitter son enveloppe terrestre actuelle pour faire le vide autour de soi, je n'ai pas grandi avec la génération Harry Potter ni lu les romans de George R. R. Martin et sa sage de le trône de Fer, cette divine sensation à l'oeuvre est la quintessence d'une lecture qui atteint son objectif premier, prendre un plaisir démesuré proportionnel à la fragrance qui n'aura eu de cesse de m'envoûter, pendant plus de 550 pages, je me suis délecté de chacune d'entre elles comme si elles recelaient des formules incantatoires, des secrets de l'univers, cette magnificience est dûe en grande partie à la plume de l'auteur, Emmanuelle Ferré, pour son premier roman, je le clame haut et fort, c'est que du bonheur, j'en sors à l'instant avec ce sentiment de plénitude, d'ondes positives, c'est aussi la vocation ou l'objectif d'être des feel-good, La Confrérie des Mages Tome 1 La Renaissance se termine comme elle a commencé, un voyage livresque du plus bel effet, dans le rêve je suis rentré, dans le rêve je continue de ressentir ...

Ne vous fiez pas aux apparences, c'est un peu aussi le fil conducteur d'une histoire qui a tout du postulat de départ classique, l'équilibre d'un royaume et de ses trois contrées est sur le point de basculer dans une ère nouvelle, ce qui a commencé avec des troubles comme les reflets de l'eau qui s'agite va progressivement devenir un tourbillon d'événements menaçants, de révélations en révélations, l'intrigue va se développer pour laisser filtrer des messages sous-jacents voire subliminaux, une quête initiatique hors du commun va inviter une jeune fille de 12 ans, Lera à tracer sa destinée avec l'aide d'une mystérieuse Confrérie des mages, des personnages extraordinaires et une philosophie commune : vaincre le mal pour instaurer la paix et l'harmonie.

Sans le savoir encore, Lera va devenir l'enjeu d'un jeu de pouvoir qui la dépassera, dans l'ombre d'une guerre imminente, ce qui fait la force de ce roman, ce sont d'abord ses personnages, prendre le temps de les connaître et de partager avec eux leur passé et leur ambition, ce sont aussi ces payages sublimes que l'auteure nous convie à saisir toute la beauté à couper le souffle, à en ressentir les caresses des vents, à en humer l'atmosphère féerique qui s'en évacue, à emprunter cette voie des quatre éléments incontournables constituant l'essence de la vie : la terre, le feu, l'air et l'eau.
C'est dans cette délicate fragilité à l'origine de toute matière, l'alchimie fondatrice alterne entre le chaud et le froid, entre le fil précaire reliant l'ensemble des particules, le roman se découvre et s'enrichit au fil des pages, l'aura évanescente est permanente, telles des vapeurs brumisantes, l'histoire prend sa source dans le poids du passé qui hante les vivants, l'apprentissage est un passage obligé pour renouer et espérer avancer, trouver des réponses pour converger vers la liberté, vers la reconnaissance, un esprit déchiré succède des phases incandescentes afin de traquer la vérité, j'ai pris mon temps pour m'imprégner d'une douce et optimiste aventure hors du commun.

Tous les ingrédients d'une construction maîtrisée pour appréhender et saisir les dangers, les combats n'en sont que plus impressionnants par les descriptions, la dynamique comme les variables aléatoires qui peuvent bousculer, ce sentiment d'être toujours à l'aube de bouleversements majeurs, de rebondissements qui jaillissent comme le joker opportuniste, il n'est pas exagéré de définir cette lecture comme une thérapie, un baume au coeur, l'envie de croire en des lendemains meilleurs s'inscrit dans cette vision qui dépasse le simple cadre de l'esprit initiatique, se transcender c'est aussi fusionner tous ses sens vers une âme pure, faire fi des désagréments incontournables pour se concentrer sur l'essentiel, le temps est précieux, Lera est non seulement une héroïne dotée d'une empathie hors norme, elle cristallise et touche par sa capacité à grandir plus vite que la nature, à se poser des questions pour mieux en comprendre le monde dans lequel elle évolue, cette empathie indispensable sera mise à rude épreuve par les obsctacles qui se dresseront sur sa route.

Dans le fond comme dans la forme, la magie est présente partout dans le style de l'auteure et dans sa profondeur psychologique, palier par palier, le récit est captivant, il peut traverser les nuages tout en creusant dans les strates souterraines, s'attendre à tout c'est aussi la signature de donner toute latitute et toute amplitude à contempler, à souffrir avec ces personnages en proie aux doutes, aux poids des décisions qu'ils seront amené à prendre, entre culpabilité et trahison la frontière est mince, s'amuser de ces situations hilarantes et bienvenues pour alléger une ambiance qui s'assombrit au fil des pages, une invitation pour un voyage de tous les possibles, aux confins de territoires lointains et familiers à la fois, quand le surnaturel se dispute au fantastique, le plaisir est décuplé de participer à cette lecture juste énivrante, de bout en bout.

Des thèmes récurrents viendront se greffer au fur et à mesure de la progression de la lecture comme la famille, la solitude, l'amour naissant, la troublante séparation entre le bien et le mal évoquée, rien n'est jamais tout noir ni blanc, la mélancolie du temps qui passe, la solidarité dans l'union qui fait la force, entre le maître et l'apprenti, entre le père et la fille, la converture rend hommage à tout ce qui vous attend et bien plus encore !

L'auteur dépeint l'univers médiéval avec une maestria qui donne vie à toutes les rencontres de Lera et de ses personnages, un travail de recherche documentaire qui s'efface pour s'intégrer parfaitement dans le roman, ne vous fiez pas à la précocité du personnage principal, au Moyen-Age, la maturité n'attendait pas l'âge adulte actuel, cette authenticité dans les dialogues profite aussi à la narration qui ne manque pas de souffle, cette complicité qui va prendre une ampleur et un virage inédit, c'est autant de dénominateurs communs se frayant un passage vers une lecture délicieuse, jamais redondante ni ennuyeuse, tous les publics peuvent y trouver leur compte, je pense particulièrement à ceux qui n'ont pas l'habitude de ce genre de littérature ou ne connaissent pas cet univers, osez, plongez à votre tour pour découvrir un monde imaginaire d'une richesse indiscutable et d'une émotion rare, une plume sensible pour une histoire simplement ... magique !!!

C'est une lecture qui m'a touché par le parcours atypique d'une adolescente embarquée malgré elle dans une spirale de tous les dangers mais aussi de tous les changements qui interviennent dans sa vie avec les conséquences, cette quête identitaire que chacun cherche à atteindre dans l’existence, apprendre d’abord à se connaître ... avant les autres.

Je remercie beaucoup les Editions Amalthée et l'auteure pour leur patience et leur confiance, il est à noter que le tome 2 est déjà paru, il s'intitule Les Manuscrits d'Ewenvold.
Merci Emmanuelle Ferré de m'avoir invité à voyager dans le temps, à naviguer dans toutes les dimensions physiques ou spirituelles, il y a tant de choses à découvrir dans La Confrérie des Mages Tome 1 : La Renaissance, un coup de coeur ❤️

Vous n'êtes pas au bout de vos surprises, la vie est belle quand elle se décline à toutes les hauteurs et virages à 180 degrés, dans la difficulté ou dans le bonheur éphémère, si les voyages forment la jeunesse, il appartient à chacun de trouver sa voie, comme celle de Lera à travers ses yeux et son esprit, tout un programme !
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