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Critique de berni_29


J'ai adoré Moi, ce que j'aime, c'est les monstres. Ce roman graphique est totalement époustouflant. Un récit écrit au crayon Bic 4 couleurs. Parfois on se demande l'utilité d'un tel crayon... Hé bien ici c'est totalement démontré.
Comment vous amener à ce récit ? Par quels mots ? J'aimerais à mon tour avoir un tel crayon magique pour vous le dire... Et surtout vous dire le talent de l'auteure, Emil Ferris.
L'histoire est presque banale. Il s'agit d'une enquête menée dans le Chicago des années 1960 par une petite fille de dix ans, Karen Reyes, à la suite du mystérieux « suicide » de sa voisine du dessus, retrouvée morte avec une balle dans le coeur dans un appartement fermé de l'intérieur.
Karen Reyes porte certes à merveille imperméable et chapeau façon Humphrey Bogart dans le rôle de Philip Marlowe, elle nourrit une passion dévorante pour les monstres et les BD d'horreur. Mais c'est une enfant qui souffre et de cette souffrance née l'idée qu'elle soit une montre. Oui, elle a choisi de sa propre volonté d'être une monstre. Une sorte de loup-garou... Sans doute son histoire personnelle la dicte vers ce choix...
Mais dans ce quartier plein de prédateurs, être un monstre protège plutôt qu'être une femme...
Karen Reyes a un frère, Deeze, et c'est à la fois pour elle un bien et un mal... Drôle de bonhomme...
Karen Reyes décide de mener elle-même sa propre enquête...
Lorsque Karen Reyes n'enquête pas, elle passe presque tout son temps à dessiner. Peut-être elle aussi avec un Bic 4 couleurs...
Passé le côté époustouflant de la narration, nous découvrons l'émotion qui se dégage du personnage principal. Je retiens cette scène où le frère de Karen insiste fortement pour que celle-ci se regarde dans un miroir. Alors le visage d'une monstre fait brusquement place à celui d'une adolescente ravissante... Sidérant...
J'ai été touché par les thèmes évoqués ici : l'enfance meurtrie, la Shoah, la violence de notre société, la figure de ce qu'est un monstre ou ne l'est pas dans cette société... Vaste sujet...
J'ai découvert le parcours atypique de l'auteure. Victime d'une méningo-encéphalite, c'est avec un stylo à la main, plongée sur un carnet à spirale qu'elle s'est collée à ce magnifique roman graphique. Cela rajoute au côté fascinant de cette histoire... Bravo !
Pour moi ce roman graphique est un véritable coup de coeur.
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