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Critique de Marti94


« Dormez, je le veux ! » est une pièce qui s'ouvre sur une utopie domestique : « C'est pas moi qui m'amuserais à trimballer des fardeaux pareils, je les fais porter au patron ». Ainsi parle le serviteur Justin qui, dans le texte de Georges Feydeau, hypnotise son maître pour le faire travailler à sa place.
L'égalité sociale et l'émancipation sont au coeur de l'histoire bien que le serviteur n'emploie pas le combat politique mais utilise d'autres armes. Pourtant Feydeau donne une fin plutôt cruelle à son texte : Justin rencontre dans sa méthode de manipulation hypnotique plus fort que lui. le grand spécialiste de l'hypnose, docteur de l'école de Nancy, va faire échouer son projet. Alors le rêve s'arrête là et tout reprend sa place initiale : les bourgeois restent les maîtres et les domestiques ne changent pas de condition sociale.
On pourrait penser que Feydeau fait preuve d'un déterminisme social en montrant que l'idéal d'une société utopique ne consiste pas à renverser les rôles mais c'est une pièce satirique et c'est l'humour qui l'emporte.
Avec cette comédie morale et burlesque Feydeau a, une nouvelle fois, l'art de faire rire d'une situation cruelle et noire : Dormez, je le veux !
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