AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nilebeh


Ouvrir un livre édité chez Elyzad est toujours un grand plaisir tant on apprécie le soin apporté à cette édition.

Azza Filali, auteure de ce roman, nous entraîne dans son pays, la Tunisie, vers 2010, après la chute de Ben Ali, où tout est à construire, à re-construire. Il faut guérir les plaies laissées vives au sens moral comme au sens physique.
Un certain nombre de personnages se croisent ou pas, se connaissent ou pas, mais tous semblent sur le fil de leur histoire, à l'aube d'une vie nouvelle qu'ils souhaitent meilleure après la chute du tyran.
Notre coeur s'émeut face aux tortures subies par Hechmi, exercées par celui qui lui volera sa femme et son destin et lui fera graver à la chaleur des cigarettes son nom sur le bas-ventre : l'infâme Betbès. Hechmi se retrouve mêlé au grand projet de « la Cause », sans que nous soyons sûrs que cette voie ne sera pas encore pire . Dénonciations, bassesses, collaborations en tous genres : l'époque est à la peur et à la méfiance.
Latifa, prostituée au grand coeur, Sonia jeune Tunisienne libérée (pour combien de temps?) qui veut un avenir moderne pour les femmes de son pays ; son père Jafaar, arrêté, Zeineb, sa mère,jolie image de femme en apparence sereine et douce (résignée?), Abdallah, l'ancien mineur détruit par le phosphate des mines de Redeyef et aidée par la prostituée compatissante, Hamza, Ftima... autant de visages et d'éclats de vie qui nous attendrissent et nous inquiètent : les barbus, l'enrôlement obligatoire, les tentatives pour construire un monde plus égalitaire et plus fraternel, rien ne nous rassure, la Tunisie semble bel et bien, après avoir été le phare du Maghreb en matière de droit des femmes et de tolérance, repartir vers des horizons opaques.
On aimerait que Azza Filali, dans cinq ans, dans dix ans, re-convoque ses personnages et nous les montre plus sereins, enfin engagés sur les voies de la liberté.

Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}