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Critique de Katsika


Si le roman du canadien Timothy Findley, le Grand Elysium Hôtel, est intéressant, c'est parce que l'auteur prend tous les chemins contre courant.
D'abord il mêle subtilement histoire et fiction et fait d'un nom rencontré dans l'oeuvre d'Ezra Pound le personnage central de son roman. Ainsi l'écrivain Hugh Selwyn Mauberley traverse-t-il les années 1936-1945 en étant toujours dans les lieux où se fait l'histoire. Pourtant, jamais acteur de sa vie et encore moins héros, il n'évolue qu'au sein d'une classe très privilégiée tout acquise au fascisme italien et au nazisme, entraîné dans des intrigues qui touchent au tragique et frisent le rocambolesque.
Peu importe que le lecteur ait bien du mal démêler le vrai du faux, l'auteur le plonge dans un univers nauséabond et raffiné, où les notions de respect de l'être humain et de liberté n'ont pas cours. En son centre, le duc et la duchesse de Windsor, bien peu glorieux.
Enfin les points de vue son démultipliés, entre autres grâce à une mise en abyme qui permet à deux militaires américains de découvrir en mai 1945, les souvenirs de Mauberley (dont on sait la mort très vite au début du roman), le premier anéanti par le décalage entre le talent de l'écrivain pour qui il eut, pendant des années, une profonde admiration et son avilissement politique, tandis que son supérieur, traumatisé par la découverte des survivants de Dachau, laisse sa haine se déchaîner.
Tout dans ce roman est surprenant et subtil. Simplement il faut aimer l'histoire et la politique pour dévorer avec plaisir ce pavé de plus de cinq cents pages.
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