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Critique de pencrannais


Un petit recueil d'un peu plus de 200 pages pour raconter la révolution de l'archéologie biblique des quarante dernières années.
L'auteur, Israël Finkelstein, est un archéologue israélien, professeur à l'université de Tel-Aviv. Ce n'est certainement pas le premier venu pour discuter de ce sujet dont il est l'un des spécialiste mondialement reconnu.
Il raconte surtout l'évolution de sa discipline depuis les années 1970, les découvertes archéologiques majeures qui ont eu lieues et l'interprétation que lui et d'autres avec lui en ont fait.
Avant les années 1970, et dans un contexte géopolitique qui ne peut pas être ignoré (la création de l'État d'Israël et sa confrontation avec les États arabes voisins), l'archéologie biblique était surtout … biblique. Depuis le XIXe siècle, les archéologues avaient la Bible dans la main gauche pour fouiller de la main droite. Dans tout le Moyen-Orient, de la Palestine (à l'époque) à l'Irak, on recherchait les restes des épopées bibliques prises au pied de la lettre.
Partout dans le monde, l'archéologie se faisait de façon plus scientifique. On cherche, on fouille, on trouve ou non quelque chose. Puis on confronte avec d'autres fouilles et avec les textes s'il y en a.
L'archéologie est une science exacte (ce qui est là est bien là à cet endroit et on peut le dater de façon plus ou moins précise). Les textes sont plus soumis à interprétation. Ce qui est scientifique, c'est leur écriture à une époque et dans un contexte précis, mais pas forcément ce qu'ils racontent. C'est ainsi que l'on compare Homère, Virgile ou d'autres à l'archéologie par exemple. Or la Bible, du fait de son caractère de livre saint pour au moins deux religions, n'était pas traitée de la même manière.
Des archéologues israéliens ont décidé de faire, dans leur pays, de l'archéologie comme partout dans le monde. Et, évidemment, ils ont révolutionné ce que l'on croyait savoir de l'histoire biblique.
Sur l'origine des premiers israélites (Hébreux dans la Bible), la révolution des connaissances est importante. Aucune trace archéologique de leur présence en Égypte, ni de l'Exode de Moïse, ni de la conquête du Pays de Canaan par Josué, mais une sédentarisation progressive d'un peuple à la faveur de l'effondrement généralisé de la région à la fin de l'âge du bronze.
Aucune trace archéologique d'un grand royaume d'Israël unifié sous le règne de David et de Salomon, mais des chefferies qui évoluent progressivement vers des États, avec David comme un de ces chefs de guerre le plus important de son temps.
Des États, Juda et Israël, voisins mais rivaux. Un monothéisme qui ne se met en place que très progressivement à partir du VIIIe siècle av. J.-C.
Israël Finkelstein raconte de façon très claire et à la porté de tous cette révolution scientifique.
Alors on peut aussi estimer que son interprétation des données archéologiques n'est peut-être pas la seule possible mais pour le moment, elle a au moins le mérite de poser un débat. En revanche, les données archéologiques, sont, elles, incontestables.
Un des trois livres de l'auteur sur la question. Je vais rapidement me procurer les deux autres afin de poursuivre cette mise à niveau que je trouve très salutaire et très intéressante : Les rois sacrés de la Bible : A la recherche de David et Salomon et surtout La Bible dévoilée.
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