Citations sur Woke fiction - Comment l'idéologie change nos films et .. (12)
Notons que les transgenres n'ont jamais été colonisés, mais puisqu'ils seraient dominés par rapport aux non-transgenres, la spoliation culturelle garderait pour eux un impact symbolique douloureux (l'hypothèse implicite étant peut-être que si les transgenres avaient un jour eu un État , les Occidentaux l'auraient colonisé).
"Le langage politique, écrivait Orwell, est conçu pour donner à des mensonges l'apparence de vérité et au meurtre des airs de respectabilité"
"Le vandale, c'est la fière étroitesse d'esprit qui se suffit à elle-même et est prête à tout moment à réclamer ses droits. Cette fière étroitesse d'esprit croit que le pouvoir d'adapter le monde à son image fait partie de ses droits inaliénables, et, vu que le monde est majoritairement composé de tout ce qui la dépasse, elle adapte le monde à son image en le détruisant. " (Milan Kundera)
Il est facile de déceler l’idéologie lorsqu’elle se manifeste par des présences (Disney a par exemple introduit deux Jedis non binaires dans l’univers Star Wars), plus difficile lorsqu’elle impose des absences (les scènes de séduction dans James Bond, l’infidélité, les courses-poursuites consommatrices de CO2, les blagues considérées comme problématiques, les scènes d’amour pouvant être interprétées comme une objectification de la femme, les comportements « genrés », la complexité morale…).
Le 9 avril 2021, Dana Walden – présidente de Disney Television Studios – déclare lors d’une table ronde : « Nous recevons parfois des scénarios magnifiquement écrits qui ne remplissent pas nos conditions d’inclusivité, et nous les refusons. »
Combien de chefs-d’œuvre, aujourd’hui, n’arrivent plus sur nos écrans ? Allons plus loin : parmi les films et séries que nous consommons et que nous croyons apolitiques, combien de scènes – qui dans le passé nous auraient amusés, divertis, tenus en haleine – sont retirées, modifiées, voire ne sont même plus écrites ni imaginées ?
Certains l’aiment chaud, Psychose, Breakfast at Tiffany’s, Belle de Jour, Les Producteurs, La Vie de Brian, Manhattan, Les Valseuses, Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, La Cage aux folles, L’homme qui aimait les femmes, Grease, Les Demoiselles de Rochefort, Tootsie, Le Silence des agneaux, Basic Instinct, Madame Doubtfire, Friends, Seinfeld, Mary à tout prix, American Beauty, Love Actually, et même La Couleur des sentiments, 12 Years a Slave, Green Book, peut-être Game of Thrones… Aujourd’hui, les scénarios de toutes ces œuvres auraient probablement été retoqués par les sociétés de production, sans bruit ni polémique, sans annulation dont il aurait été possible de s’indigner.
Mais pourquoi des personnages de fiction devraient-ils se comporter vertueusement ? La comédie ne se nourrit-elle pas du rire que suscitent nos vices, du dévoilement des desseins égoïstes qui nous animent, et du décalage entre les pensées inavouées qui nous traversent et les masques que nous arborons en société ? Ne permet-elle pas une forme de catharsis en montrant au spectateur que ses tares (pleutrerie, jalousie, orgueil, paresse, hypocrisie…) sont universellement partagées ? Et l’humour ne provient-il pas au moins en partie de l’empathie que nous parvenons à éprouver pour des personnages imparfaits dans lesquels nous nous reconnaissons ?
En 2022, le prestigieux Sundance Festival diffuse un documentaire intitulé Jihad Rehab. La réalisatrice, Meg Smaker, suit cinq anciens membres d’Al-Qaïda – ex-détenus de Guantanamo Bay – dans leur quotidien au sein d’un programme de réhabilitation en Arabie saoudite.
Elle les accompagne en cours, enregistre leurs entretiens avec un psychologue, filme leurs parties de ping-pong… Elle les interroge, toujours avec empathie, sur leurs choix passés, leurs regrets, leurs projets et leurs ambitions. Les premières critiques applaudissent une œuvre exceptionnelle. [...]
Mais des militants wokes s’emparent du dossier. Le film est accusé (à tort) d’être islamophobe. La productrice du film, Abigail Disney (petite-fille de Walt Disney), résilie le contrat signé avec l’auteur et publie… une lettre d’excuses.
En 2022, l’hebdomadaire Le Film français place en une quelques acteurs. Problème : il s’agit uniquement d’hommes blancs. Les excuses n’attendent pas.
Stephen King [...] écrit sur Twitter : « Pour tout ce qui touche à l’art, la diversité ne doit pas être un critère. Seulement la qualité. »
La réalisatrice Ava DuVernay partage le tweet pour le qualifier de « rétrograde et ignorant ». Face à la polémique qui enfle, King rédige une tribune d’excuse dans le Washington Post.