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Critique de mfrance


Tendre est la nuit ? vraiment ? .... mais alors ... bien triste est l'aube !
Ce roman, le quatrième publié de Scott Fitzgerald et le dernier qu'il ait terminé, sue la mélancolie, voire la désolation, celle de l'auteur ou de son héros ?
Cela commence comme un éblouissement pour Rosemary, la jeune starlette fascinée par le couple apparemment idéal que forment Dick et Nicole Diver.
Années 20 - Riviera, hôtel chic et plage privée. Les Diver sont jeunes, riches et beaux et drainent dans leur sillage une foule d'amis admiratifs. de Cannes à Paris, ils fréquentent les endroits chics où il faut avoir été vu. Ils sont l'incarnation parfaite des américains riches et oisifs venus éblouir la vieille Europe en lui offrant l'image du luxe décontracté.
Mais, pour Dick et Nicole, que se cache-t-il derrière ces fascinantes apparences ?
C'est là que la belle image se gâte.
De Zürich à Gstaad en passant par le décor aseptisé d'une clinique psychiatrique, on comprend que Nicole est une jeune femme fragile, son enfance maltraitée a fait d'elle une malade dont Dick, plus ou moins malgré lui, va être amené à s'occuper jusqu'à l'épouser par amour, et peut-être aussi par pitié ; il va de ce fait pénétrer dans un monde avec lequel il n'a rien en commun et dont Baby Warren, l'imbuvable soeur de Nicole, snob jusqu'à l'os, imbue d'elle-même, sure de la supériorité que lui confère l'argent ou la notoriété de sa famille, représente la parfaite incarnation.
On voit que Scott Fitzgerald connaît la musique, tant le portrait qu'il trace de tous ces riches désoeuvrés est criant de vérité. Et en cela il éclate de talent.

Mais c'est là aussi que le bât blesse, car Dick, est amené à vivre dans un milieu où il ne se sent pas du tout à l'aise, où il est le seul à exercer un métier, psychiatre réputé d'après l'auteur, et il mène sa carrière de façon illogique, tel un velléitaire qui, de temps à autre, se consacre à son métier, ce qui n'est guère convaincant !

Scott Fitzgerald décrypte avec minutie l'évolution implacable des rapports de couple entre Dick et Nicole allant de l'amour passionné vers une indifférence polie ... et sinistre.
Retrace-t-il plus ou moins consciemment les difficultés de son propre couple ? Si oui, il le fait avec acuité, dureté et talent et le tableau s'avère consternant.
"Nicole avait été créée pour le changement, pour l'envol, possédant l'argent en guise d'ailes ou de nageoires."
Et vogue le yacht de Nice à Cannes emportant l'amour et les illusions de Dick et Nicole !

On peut admirer l'adresse de Scott Fitzgerald à faire exister aux yeux du lecteur tous ces nantis inconsistants et ultra-névrosés ... mais on peut aussi se lasser des tribulations oiseuses de tous ces ultra-riches en mal de sensations et garder au final l'impression d'avoir perdu son temps en compagnie de ces gens parfaitement insignifiants.
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