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Critique de Lixka


Une lecture éprouvante... pour de bonnes raisons.

Cette histoire est tout simplement effroyable, parce qu'elle fait appel à des craintes relationnelles, des sentiments peu glorieux et des valeurs iniques que nous connaissons tous.

Pour les avoir éprouvé, pour en avoir souffert, ou pire encore - comme c'est le cas ici - les deux.

On assiste, impuissants, à la disparition d'un couple qu'on pensait solide et qui avait (presque) tout pour être heureux.

La morale de cette histoire ? Comme le disait Shakespeare : "the Readiness is all". Les épreuves surmontées avec succès à deux n'éloignent pas l'éventualité que le couple périclite. La déchirure qui préfigure l'indifférence peut survenir n'importe quand et même si la corde qui nous lie est robuste, elle peut toujours lâcher.

Si les circonstances des rencontres et des ruptures amoureuses varient beaucoup d'une histoire à l'autre; il existe une cruelle banalité dans les sentiments éprouvés.
Peu importe à quel point la relation était authentique, fusionnelle, transcendantale quand on se sépare et qu'on a aimé au moins un peu, on finit par tous ressentir la même chose.

On ne peut pas vraiment dire que les personnages de ce récit soient attachants. Ils sont trop représentatifs de la nature humaine pour permettre l'idéalisation ou susciter l'affection.

J'ai apprécié l'évolution du personnage de Rosemary. D'abord Lolita ingénue et stéréotypée, elle gagne en perspicacité et nuance ses perceptions de l'amour au fil du temps. Pour une jeune femme des années 20, je pense que c'est assez hors du commun d'admettre qu'il existe plusieurs manière d'aimer.

Par ailleurs, la pathologie de Nicole donne une forme d'originalité au récit et c'est un peu autour de ça qu'ont été construites les péripéties. Je trouve quand même que ça abîme un peu la "tragédie" de l'histoire.
Parce que sa pathologie peu aider le lecteur à trouver des raisons tangibles au galvaudage progressif de leur relation.
Or, dans la réalité, il n'y a pas forcément d'explication et c'est bien ça qui est dramatique. L'horreur se trouve bien dans le fait que parfois les choses périclitent... et c'est inexplicable.

Dans la vraie vie, on n'a pas besoin d'être schizoïde pour être dépendante affectivement d'un homme. Et encore moins, je pense, dans les années folles.

Vers la fin du livre, j'ai été très touchée par la scène de suicide avorté. On comprend que Nicole est prête à abandonner tout ce qui lui reste à cette relation vaine. Et puis cet élément donne encore plus de relief à la banalité du mal parce qu'elle refait ensuite sa vie sans trop d'encombre.

C'est une lecture amère et difficile, parce qu'elle est vraie et qu'elle illustre bien la nature humaine.
(L'atmosphère aigre-douce à l'esthétique léchée rappelle un peu les films de Xavier Dolan.)
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