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Critique de Patrijob


J'aurais aimé être capable de fixer sur la toile les couleurs automnales ou les ciels tourmentés, les forêts ombrageuses ou les plages de sable blanc.
J'aurais aimé voir naître sous mes doigts les contours d'un visage imaginé.
Pour cela, il aurait fallu un minimum de talent artistique, ce qui est loin d'être mon cas.

Personnellement, je pense que la peinture est, avec la musique, le domaine artistique qui traduit le plus subtilement l'âme humaine et ses tourments.

Le roman de Carole Fives m'a fait du bien.
En me confrontant à ce sujet inhabituel et auquel, en plus d'être sensible, je m'intéresse beaucoup, il m'a permis de prendre un peu de recul avec une actualité on ne peut plus morose, vous en conviendrez...
Avec elle, j'ai beaucoup appris sur l'évolution de la peinture au XXeme siècle, sur la place très ténue laissée aux artistes féminines, sur les rapports des élèves avec les professeurs.
Grâce à ma tablette, j'ai dévoré visuellement les oeuvres des différents artistes mentionnés tout en étant stupéfaite devant la variété des techniques utilisées, qu'elles répondent ou non à mes critères esthétiques.

Carole Fives a probablement romancé ses trois années d'étude aux Beaux-Arts et nous fait part ici de son expérience, de ses impressions, de ses interrogations, de ses désillusions.
Les études artistiques ne se vivent pas tout à fait comme les autres.
Elles font appel à ce qu'il y a de plus intime, de plus profond en nous, elles s'en nourrissent, y trouvent matière à façonner, à pétrir, à cultiver.
Ce n'est pas la théorie qui fait le bon artiste mais la manière dont il parvient à se l'approprier, à y imprimer son empreinte de telle sorte qu'elle s'adapte à sa personnalité.

Le style de Carole Fives est simple, direct.
Son propos est clair, transmettre son expérience d'étudiante aux Beaux-Arts.
Elle ne cherche pas les grandes envolées littéraires, elle énonce des faits de façon plus ou moins pédagogique et qui ont toute leur importance.
Elle nous fait part de l'état d'esprit des élèves de l'époque qui se voient parfois découragés de continuer dans la voie qu'ils avaient choisie, de leur incertitude face à un domaine aussi subjectif que la peinture et la réalité du terrain où il ne suffit pas de peindre pour être exposé.

Avec ce livre, j'ai l'impression d'avoir visité un musée, de m'être promenée dans ses allées et d'en avoir pris plein les yeux.
D'avoir appris une quantité de choses, parfois tout à fait surprenantes, sur des techniques artistiques déconcertantes, interpellantes mais qui ont le mérite d'exister, d'avoir fait bouger les choses, bousculé les certitudes et remis certaines choses en question.

Les études de Carole Fives l'ont finalement menées à l'écriture...et pourquoi pas ?
Encore un domaine qui fait appel à l'introspection.

Merci, ma chère Magali, pour ce très beau partage et les chouettes heures de lecture qu'il m'a procurées.
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