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Critique de Anmoon


Anmoon
17 décembre 2022
Ce roman se déroule au dix-neuvième siècle, en alternant tout le long deux lieux et deux époques distinctes, à savoir la Terre de van Diemen (actuelle Tasmanie) alors en pleine colonisation, vivant entre aborigènes à « civiliser » et convicts (les premiers peuplements de colons sur le territoire étaient composés pour une bonne part de personnes condamnées en Angleterre), où l'histoire débute en 1839, et l'Angleterre, auprès de Charles Dickens, à partir de 1851. Nous suivons donc en parallèle les histoires de l'auteur et celle du couple Francklin et de la jeune aborigène Mathinna qu'ils adoptent pour en faire une petite anglaise bien élevée, sur les terres tasmaniennes et au-delà.

Que dire à propos de ce roman si particulier ? Tout d'abord, que je l'ai trouvé à la fois très bien écrit et peu agréable à lire. Les chapitres sont assez courts, et sauter toujours d'un lieu et d'une époque à l'autre casse le rythme. Je pense qu'il aurait gagné à ce que les histoires soient développées de manière plus importante d'un côté puis de l'autre (il aurait même pu être déroulé dans l'ordre chronologique sans que son rythme se casse). Et en même temps, l'histoire de la Tasmanie, et les sentiments de supériorité blanche qui prévalaient à l'époque de manière si évidente : les Aborigènes, ce peuple autochtone, sont des sauvages, des sous-hommes, que l'on peut déporter pour qu'ils ne gênent pas l'expansion colonisatrice, et la vie de Charles Dickens, m'ont beaucoup intéressée.

Les personnages sont bien développés, mais d'une manière très froide, dans tout ce qui les rend humains, et principalement dans leurs faiblesses. Par exemple, la façon dont Richard Flanagan a dépeint Charles Dickens et ses relations avec sa famille ne me l'a pas rendu agréable. de même, la vie de Mathinna, dans tout ce qu'elle a de tragique, est particulièrement bien déroulée. Et en parlant de faiblesses… on retrouve le lien avec le titre du livre… Désirer… tenir tête au désir, en ce qui concerne Charles Dickens… créer une oeuvre, comme pour Jane Franklin lorsqu'elle adopte Mathinna… céder à ses désirs (ce dont Dickens dira que c'est ce qui différencie les sauvages des gens civilisés), comme le fait John Franklin… désirer dominer, être le meilleur, être admiré, être reconnu… juste pour soi, au détriment de l'autre…

En résumé, une lecture tout en contrastes, dont il m'est juste possible de dire qu'elle m'aura marquée, sans pouvoir dire pour autant que je l'ai aimée.



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