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Critique de chartel


Il y a un plaisir particulier à lire Flaubert. Chaque oeuvre, bien que marquée par la beauté de son style, est source de nouveautés et de surprises. le recueil "Trois Contes" en est un bon exemple. Certes, on pourrait rapprocher chaque récit aux romans de Flaubert, comme l'exprime bien Colinette26 (voir les autres critiques du recueil), mais il s'agit dans le cas présent d'histoires courtes, composées d'une manière toute différente des longs romans antérieurs. Flaubert montre ainsi tout son génie dans la nouvelle. Peut-être s'essaya-t-il à ce genre pour se délasser de ses impasses dans l'écriture de "Bouvard et Pécuchet" ?
Le plaisir vient du rapprochement de trois récits d'apparences bien distinctes, entre une nouvelle réaliste ancrée dans la contemporanéité de l'auteur, une légende médiévale merveilleuse et un récit biblique. Rien ne semble les réunir. On pourrait penser que ce recueil ne répond qu'aux envies et aux idées successives de l'auteur. Pourtant il y a bien une sorte de fil conducteur. C'est le drame de l'excès, l'inévitable danger d'un engagement total. Que ce soit vers la voie de la bonté ou, à son opposé, vers la cruauté, chaque personnage exprime ce travers : Félicité (quelle ironie !) victime de sa bêtise et de sa simplicité, saint Julien de son obsession pour la chasse et la mort, enfin, Hérode et saint Jean-Baptiste, le premier victime de ses promesses emportées, le second de son fanatisme. Ces excès, tels des chemins vers la folie, ne devaient pas être étrangers à Flaubert, connaissant ses insurmontables exigences en matière de création artistique.
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