Il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de
Flaubert dont il s'est servi par la suite pour l'écriture d'Une éducation sentimentale. le style y est déjà merveilleusement lyrique et ironique, véritablement délicieux à lire. Ses descriptions sont absolument magnifiques: pas trop longues, elles font bien voir les paysages ou femmes à travers son regard, tour à tour plein des illusions de la jeunesse et désabusé, sombre. La narration commence avec ce second regard: celui d'un jeune homme qui se sent déjà vieux et dégoûté de tout, surtout de la vie.
Flaubert lui-même finit par se lasser de cette posture et revient en arrière, au temps de l'innocence et de la découverte de l'amour, ou plutôt d'une femme. Il raconte ces nouvelles sensations, l'impossibilité de les écrire, sa timidité et ses chimères. Enfin, il en revient au jeune désabusé, tout en nous ayant ainsi fait comprendre comment celui-ci en était arrivé là, et développe une série de considérations sur l'homme et son orgueil, toujours dans un style remarquable.
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