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Critique de NMTB


Le Flaubert que j’aime : orientalisant, rêveur, généreux, plein de riches images et de descriptions somptueuses, le même que celui de « La tentation de Saint Antoine ». Sauf qu’il existe une petite différence entre ces deux livres. Autant « Saint Antoine » est bourré d’idées aussi baroques que le style, autant « Salammbô » est un pur plaisir esthétique et se contente d’user d’anciennes formules éprouvées par le théâtre classique.
L’histoire se déroule à Carthage suite à la première guerre punique. Des mercenaires employés lors de cette guerre face aux Romains se retournent contre les Carthaginois qui, défaits et au bord de la ruine, tardent à les payer. Inspiré de personnages historiques, excepté celui de Salammbô, Flaubert présente la situation ainsi :
Le gouvernement oligarchique de Carthage est représenté par deux suffètes qui s’opposent. D’abord Hannon, lâche, malade, cupide, soutenu par la majorité, le véritable symbole du peuple punique dans l’esprit de Flaubert. Puis le général Hamilcar, qui apparait bien plus tard dans le roman, riche et valeureux guerrier relativement isolé au sein de son peuple. Du côté des mercenaires, le héros est Mâtho, lui aussi est un valeureux guerrier mais il est tombé fou amoureux de la fille d’Hamilcar (la fameuse Salammbô) dès qu’il l’a aperçue. Il est accompagné par un ancien esclave nommé Spendius qui joue un peu le rôle du valet fourbe, le faux ami, le mauvais conseiller. Enfin, Salammbô qui ne tient pas un rôle aussi important que pourrait le laisser envisager le titre, est donc la fille d’Hamilcar, jeune vierge consacrée à la déesse lunaire Tanit, le pendant féminin du dieu solaire Baal dans la religion des Carthaginois. Elle a été élevée par un eunuque, Schahabarim, qui est pour elle ce que Spendius est à Mâtho, le rôle de la duègne ou de la vieille nourrice dans le théâtre classique.
L’intrigue est donc convenue, un mélange de roman épique et de tragédie classique. Mais tout est une question de style. Et Flaubert déploie ici toute son artillerie lexicale pour nous transporter dans son orient mythique, luxurieux, saturé de pierres précieuses, d’or, de riches étoffes, d’exotisme, quand ce n’est pas pour nous plonger dans des bains de sang et de sauvagerie.
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