Avec mes yeux je bois l’écran lumineux
Et vos farces qui défilent
Et je ris de mes yeux
Et pleure encore
(Exister Encore, p. 24)
La mer se lasse,
s’endort dans un calme boudeur
le ciel descend,
la pétole.
(On fol espoir, p. 20)
[…] il faut rompre les silences complices, il n’y a que de vaines explications pour justifier certains actes de guerre, aucun pardon possible.
(Préface, p. 13)
L’âme sœur n’avance pas dans l’ombre, elle éclaire les voies.
(Préface, p. 12)
Tu viens des herbes sauvages
Saturées de brûlures
Tu viens des ciels trop bleus, trop durs
(Tu viens, p. 18)
Des gouttes d’eau vibraient
Ou peut-être ses larmes
Comme un léger brouillard poudré
Donnant à ses traits une tristesse infinie
Ses yeux bleuis perdaient de leur intensité
Devenant gris perle
Gorgés d’une douleur indicible et lointaine.
Des parcelles d’épaves de toutes les couleurs
Semblaient s’envoler
Emportant
Avec elles le marin perdu.
"Un visage" à Brice lemonnier
Puis virent des plumes étranges de duvet blanc
au nom d'enfants
Il neige dans ma mémoire, on l'appelait
flocon d'argent.
page 25
En souriant son rire étouffait des paroles
ses lèvres murmuraient une quête entre des souvenirs,
une vague,
une déferlante monta à ses paupières
une vague de trop.
Ses yeux se fermaient,
pour revenir à la surface
il lui fallait rouvrir ses yeux opaques.
Mais une nuée de débris dans le noir,
et le froid de la mer,
le submergeaient,
l'écume maintenant coulait sur ses joues
sa mémoire se dérobait.
Etrange,
il me semblait le connaitre comme un ami d'avant.
Ses yeux brillants
sa main toute cabossée reflétait
sur sa peau noire
les fissures de l'aube.
Seul,
Je suis le seul à les lire ses mots sur les bois des vieux
trembles,
couverts d'humus.
Seul à les comprendre,
puisque je suis le seul
à qui maman parle une langue si étrange.
Le silence de maman où il fait bon vivre.
Elle s'était assise,
un jour elle m'avait pris tout contre elle.
Je contemplais son visage,
elle m'avait parlé,
longuement,
comme jamais encore elle ne m'avait parlé.
Elle l'avait fait j'en suis sûr,
pas besoin de preuves, les enfants le savent.
L'enfant revoit son visage,
le visage de ce jour-là.
la longue pierre se couvre de mousse et d'ambre,
Comme chaque dimanche
Ton nom s'efface
Et je flanche ....Comme chaque dimanche.
Extrait de la revue Traversées n° 92