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Critique de Baldrico


C'est ma première lecture de Cynthia Fleury et sa voix me paraît importante. Voilà quelqu'un qui peut nous aider à vivre, à comprendre, à comprendre ce que nous vivons.
Alors malgré les quelques bémols éprouvés lors de cette lecture j'ai mis cinq étoiles. de toute façon quantifier nos émotions littéraires ou intellectuelles est toujours arbitraire.
Ce que je trouve remarquable dans le propos de Cynthia Fleury c'est qu'elle propose une voie humaniste sans illusion ni faux-semblant. Elle met le doigt sur des mécanismes psychiques, ici le ressentiment, qui nous empêchent d'être nous-mêmes, qui nous enferment dans des modes de pensée toxiques, pour nous-mêmes et pour les autres. En faisant cela, elle entrelace l'intime, l'éthique et le politique. le moins que l'on puisse dire c'est que nous expérimentons ce genre de liaison depuis pas mal de mois maintenant. Et elle ne se contente pas d'un diagnostic, elle ouvre des voies salutaires pour se libérer de ces enfermements: l'humour, la créativité, l'amitié (et l'amour). Dit comme cela, cela peut paraître naïf, mais il n'y a aucune naïveté chez Cynthia Fleury, au contraire il y a toujours l'exigence du corps à corps avec les réalités psychiques. Elle ne propose pas de solutions toutes faites, elle connaît les difficultés, elle se heurte à l'inguérissable. J'ai eu un grand coup de coeur pour cette démarche dans laquelle je me reconnais, malgré ma grande méfiance pour la psychanalyse. J'ai d'ailleurs failli ne pas me lancer dans cette lecture pour cette raison. Il faut se méfier de ses méfiances.
Malgré tout il reste des bémols. le premier d'entre eux est peut-être lié aux méthodes de catégorisation psychanalytiques. C'est la tendance à essentialiser les individus en raison de leur pathologie. Ainsi l'individu qui éprouve le ressentiment devient "l'homme ressentimiste", il paraît réduit à cette seule dimension. On peut pourtant éprouver, heureusement, le ressentiment à côté de bien d'autres affects.
Le deuxième bémol est cette façon de picorer parmi une multitude d'auteurs ce qui peut servir à son propos. Certaines analyses sont un peu plus fouillées, mais généralement on passe vite, trop vite, sur des auteurs et des oeuvres très considérables. Parfois, ils sont cités de seconde ou de troisième main. Cela donne le sentiment que ces auteurs sont instrumentalisés au service de son propos et qu'on ne s'y confronte pas profondément.
Mais il reste que le parcours vaut la peine d'être suivi. Il suscite bien des interrogations, mais aussi une meilleure compréhension, sur soi-même et ses proches. Alors, allez-y, vous ne perdrez pas votre temps.
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