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Critique de Xapur


Xapur
13 décembre 2021
Attention, cette chronique contient des spoilers sur les tomes précédents, vous êtes prévenus !

Après l'esclave et la guerrière, voici le temps de la Reine Prêtresse ! Comme les précédents, ce dernier tome se focalise sur Nisaba, ancienne servante, ancienne oblate, guerrière et mère malheureuse. Alors qu'elle s'est battue pour retrouver son fils Haddon, celui-ci a fini par succomber… sous les propres coups de sa mère ! Un suspens qui clôturait le tome 2 et va être le fil conducteur de celui-ci.

On retrouve en effet Nisaba, mais près de 20 ans plus tard, tandis qu'elle est maintenant d'un âge mûr et partiellement amnésique, vivant dans le palais de la capitale Ubuk, laquelle est administrée par son ami Ibbi. Mais la cité est sous les ordres d'une mystérieuse (et particulièrement crainte) Reine Vautour, que Nisaba essaie d'identifier parmi ses anciennes adversaires. Incapable de se résoudre au décès de Haddon, l'ancienne prêtresse va se muer en folle furieuse qui n'a plus qu'une chose en tête, ramener son fiston à la vie, quel qu'en soit le coût.
Dans la première partie du roman, j'ai retrouvé une Nisaba assez pénible, qui ne parle que de son fils à chaque fois qu'elle ouvre la bouche et qui est assez insensible aux autres. le fait qu'elle soit inconsolable est certes touchant mais aussi très souvent pathétique, tant elle est prête à faire n'importe quoi, y compris à manipuler les autres ou à s'abaisser, pour avoir une chance de le revoir. En même temps, quel parent ne ferait pas de même ?

Par la suite, elle passe les bornes, n'hésitant guère avant d'écraser tous ceux qu'elle connaît, qu'elle apprécie et rencontre dans sa quête désespérée. Et même si elle est capable de quelques (rares) moments de compassion ou de tendresse, voire de remords, ceux-ci disparaissent vite dès que le nom de son fils chéri est prononcé. du coup, des événements éminemment tragiques vont se déclencher, et outre la vie des citoyens d'Ubuk, ce sont les existences de tous les êtres vivants qui sont en péril tandis que la recherche d'un moyen de ramener Haddon fait écho aux bases même de la religion en vigueur dans le royaume. Et que des forces surnaturelles sont sur le point de se réveiller, par le fait même de l'ancienne prêtresse.

La mystérieuse Reine Vautour fera son retour et, même si le suspens n'est pas absolu, il y aura quand même des surprises au passage, Victor Fleury ménageant bien ses effets. de la même façon, la fin du roman, et par là-même de la trilogie, voient Nisaba et quelques compagnons d'infortune descendre au royaume des Morts, revisitant presque le voyage d'Orphée, avec une femme prête à tous les sacrifices pour en ramener son enfant. Une quête… déchirante et une fin d'histoire où les possibles s'entrecroisent tandis que Nisaba et l'auteur, au terme d'un voyage onirique, font leurs adieux aux personnages principaux des tomes précédents qui ont ici droit à une… apparition.
La Reine Prêtresse est le plus court des trois tomes de la trilogie, et cette relative brièveté lui permet de rester nerveux et de ne pas s'encombrer de temps mort. La tonalité est assez différente des volumes précédents, avec moins de lieux différents puisqu'on n'est pas dans un récit de conquête des contrées environnantes. On découvre ici les secrets même des dieux fondateurs et l'histoire est plus centrée sur les personnages que sur l'univers, que l'a a pu explorer précédemment.

Avec la trilogie de la Croisade Eternelle, Victor Fleury a su nous gratifier d'une aventure originale et de qualité, dans un environnement lorgnant vers une Antiquité finalement assez peu explorée par les auteurs de l'Imaginaire. J'ai beaucoup apprécié le voyage, et j'en profite aussi pour saluer les couvertures de toute beauté qui ont jalonné ce cycle. J'attends maintenant avec impatience la suite des écrits de l'auteur.
Lien : https://bibliosff.wordpress...
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