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Critique de OuvrezLesGuillemets


« Les histoires de fées, ça permet d'enrober de merveilleux les vérités que l'on ne veut pas affronter. »

Des pluies de crapauds, des animaux mutilés, une ambiance glauque et pesante, le roman d'Adeline Fleury ne fait clairement pas dans la légèreté ou le conte de fées à la Walt Disney.

Moi qui habituellement n'aime pas les récits trop sombres et violents, j'ai pourtant été happée par cette histoire mystérieuse, étouffante et qui révèle peu à peu certains de ses secrets. Toujours à la frontière entre réalisme et fantastique, le roman brouille subtilement les repères du lecteur qui ne sait pas dans quel sens le récit va basculer. Cela maintient un sentiment inquiétant mais surtout captivant tout au long de la lecture.

« le ciel en sa fureur » est avant tout un roman d'atmosphère. Dans cette petite bourgade reculée, la vie quotidienne est difficile (sauf pour « ceux du lotissement »), les contes et légendes y ont une place importante, on fait encore appel à des rebouteux et les sorcières et les fées sont là, tapies dans les méandres. Au-delà de son mystère c'est avant tout l'impression permanente de touffeur et d'étrangeté qui domine le récit. Une ambiance poisseuse, dans laquelle la violence n'est jamais loin et que la plume d'Adeline Fleury dépeint à merveille.

« Elles avancent dans le brouillard à l'aveugle et avec une sensation d'irréalité. L'air est de plus en plus poisseux, les marécages sentent le rance, un mélange d'odeur de varech et de poisson avarié. Parfois, quand le vent tourne, il apporte des remugles de la grève vaseuse située de l'autre côté des dunes. le silence saisit les deux femmes ; les moutons ne bêlent plus. »

Au milieu de cette noirceur, il y a heureusement quelques personnages qui apportent un peu de lumière et de sensibilité au récit, telles les deux figures féminines principales : Julia la vétérinaire et Stéphane la maréchal-ferrante. Elles sont parmi les rares à ne pas être nés dans le village et y à avoir grandi et portent ainsi un regard différent sur les superstitions et les légendes de la région dont elles sont moins imprégnées. Seul petit regret, certains personnages ne sont qu'esquissés et auraient peut-être mérités plus d'épaisseur, plus de présence dans le roman.

Je remercie Marie-Laure (Kirzy) et Chrystèle (HordeDuContrevent), sans leurs billets je n'aurais sans doute pas lu ce roman à l'atmosphère si singulière et plutôt éloignée de mes lectures habituelles.
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