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Critique de Denis3


Vaste projet que celui de Cynthia en ce livre ! Prenant le parti de la philosophie, et, dans une moindre mesure, de la psychanalyse, elle entreprend de diagnostiquer les dysfonctions, les "pathologies" de la démocratie telle que les vivrait la France en ce début du 21ième siècle.

Au départ, un déjeuner avec une amie donna lieu à une discussion sur le thème : la révolution était elle nécessairement suivie de la Terreur ? Cynthia penchait vers le "oui", l'amie vers le "non". L'on conclua que la Terreur était le résultat d'une sorte de dépression collective, la révolution ayant tant chamboulé le cours des choses que les hommes en furent épuisés. L'auteure nous prédit elle la récurrence d'un tel épisode si nous n'arrivons pas à réformer la démocratie, suite aux chamboulements de ces dernières décennies voir générations ? Peut-être.

Cynthia diagnostique une explosion de l'individualisme ( qui se distingue de l'individualité en ce qu'il est antisocial) , une immaturité individuelle liée aux carences de l'éducation tant parentale que nationale ( l'on ne peut transmettre ce que l'on ne maîtrise pas soi-même), des tensions croissantes entre commmunautés rapprochées par les médias physiques et digitaux, enfin l'absence d'idéologie qui offrirait un horizon ou un cadre de reference. Bref, une société où des êtres fort mal équipés pour affronter la vie suivent la logique du " moi contre tous" et, en règle, échouent et se brisent.

Elle place de grands espoirs dans l'éducation citoyenne, qui ne doit plus former des suiveurs, mais apprendre à penser le politique. Et ce bien avant de songer au transfert de connaissances scientifiques ou techniques . Enseignement où les médias ont bien leur place. Elle plaide pour un marché du travail ou il ne faille pas se profiler en petit Mozart pour obtenir un emploi, et pour des entreprises où l'industriel ne serait plus laminé par l'exigence financière immédiate.

Je crois que ce déjeuner a été fort fructueux ! Bien sûr, il y a le parti pris de la philosophe et de la psychanalyste, qui semble exclure de son analyse ces institutions puissantes que sont les marchés financiers, les multinationales er les états en tant que tels. Il y a aussi cette restriction implicite de l'analyse au champ Français, alors que c'est au niveau Européen ( au moins) qu'il faudrait refléchir. Mais pour 300 pages en format A5, j'estime avoir bien employé mon temps.



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