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Critique de soeurcierelitteraire


Le désir. Voilà comment je résumerais « Les Frénétiques », à une longue description du désir, celui qui rend les regards langoureux, brûle le bas des ventres, fait perdre la tête. J'ai été séduite par la perspective d'une lecture estivale torride, par la promesse d'une histoire incandescente entre deux femmes, enfin débarrassées du désir des hommes sur une île au large de Naples.

Même si j'ai noté quelques très beaux passages, que je vous partage dans les slides, j'ai été déçue par l'histoire d'Ada et Eva. Globalement, j'ai trouvé que le scénario et les personnages n'étaient pas à la hauteur de l'écriture d'Adeline Fleury. Il y a beaucoup d'invraisemblances, des personnages plats qui ne se comportent pas en accord avec leur âge.

Surtout, pour un roman qui narre le désir entre deux femmes, le regard masculin est omniprésent, découpe les corps et les sexualise. Voici un des passages qui m'a le plus dérangée : « C'était donc ça, désirer une femme ? Elle comprenait alors les pulsions que certains hommes avaient du mal à contenir, elle comprenait l'envie de possession du corps féminin. Ce besoin de pénétration. »

J'ai retrouvé ici tout ce que j'évite dans la fiction écrite par des hommes : une obsession pour les seins, des corps féminins minces mais voluptueux aux bons endroits, l'usage répété du mot « pénétrer », la nudité omniprésente, se confondant avec de l'exhibitionnisme. Beaucoup de scènes érotiques se déroulent à proximité du fils d'Ada, qui est souvent sur le point de les surprendre, ce qui m'a dégoûtée.

Dès le début, j'ai été gênée par la différence d'âge entre les protagonistes, Ada pensant même Eva plus jeune que son âge réel et se prenant tout de même de passion pour elle, continuant par la suite à la dépeindre comme tout juste sortie de l'adolescence. Eva à qui l'autrice a donné une chevelure rousse et un prénom de tentatrice et qui est sans arrêt présentée comme telle, non seulement par le détestable macho Guido, mais aussi par son amante. Jusqu'à la fin, j'ai espéré une justification de l'avoir dépeinte mi-sirène, mi-sorcière, mais je ne l'ai pas trouvée.
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