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Critique de alouett


Bryant et Milam, demi-frères inséparables, « copains comme cochon » dans leur commerce comme dans la stupidité.

Ils collent parfaitement à l'image typique du citoyen de race blanche qui pouvait exister dans les années 1950 dans l'état du Mississippi. Racistes jusqu'au bout des ongles, c'est à peine s'ils font la différence entre un Noir et un animal.

Août 1955. Emmett Till arrive à Money (Mississippi) pour passer une semaine de vacances chez son oncle. Emmett est âgé de 14 ans et il vit avec sa mère à Chicago. Cet été 1955 sera son dernier été car entre temps, sa route croisera celle de Roy et Milam.

Le plus grand tort d'Emmett était de méconnaître les règles qui avaient cours dans le Sud. Les « Dont's » (lois de ségrégation) dont lui parle son oncle.



Ouvrir un album « estampillé » Amnesty International c'est savoir, à la base, que la lecture ne va pas être confortable. On l'a déjà vu à maintes reprises : Noxolo, le Printemps des Arabes, En chemin elle rencontre… Sujets sensibles, sujets d'actualité qui nous concernent directement à condition que l'on souhaite s'en saisir. « Emmett Till » ne déroge pas à la règle et aborde la question du racisme. Alors certes, la période ségrégationniste est révolue… il paraît… une affirmation que l'on a pourtant apprit à relativiser. Des groupuscules continuent à agir, mus par une haine permanente de l'Autre qui lui est étranger, une haine qu'ils alimentent en permanence, une haine qui existe les extrémistes… Même sur notre propre territoire… mais ne mélangeons pas tout.

Emmett Till fut assassiné le 28 août 1955 à l'âge de 14 ans. Assassiné par deux hommes blancs. L'enfant fut attaché, roué de coups, torturé énucléé, tout cela parce qu'il avait eu l'idée saugrenue de rentrer dans un commerce habituellement fréquenté par des blancs. 1955. le siècle dernier… hier en fait.

Arnaud Floc'h reprend la chronologie des événements à la demande d'Amnesty International. Il a trouvé le rythme narratif, il a su imbriquer les différents témoignages pour en faire un album qui, à défaut de transcender le lecteur, lui donne la volonté de tourner les pages, redécouvrir le drame et assister, impuissant au dénouement morbide de celui-ci. Un album qui dispose d'une certaine force. Une fois encore, je remarque à quel point je suis sensible à la présence d'une voix-off. Enfant à l'époque des faits, le narrateur aurait été le témoin direct des événements. Et c'est justement en décalant un peu son propos, en faisant en sorte que ce témoin soit un de nos contemporains, que l'auteur trouve le moyen de donner force et profondeur aux propos. Aujourd'hui, ce témoin est un homme d'âge mûr. La vie est passée sur le traumatisme qu'il a vécu enfant. Il relativise les détails et met le doigt sur ce qui dérange.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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