AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frandj


frandj
21 décembre 2020
Plus de 900 pages ! En principe, je ne lis jamais des livres d'une telle longueur. J'ai fait exception à cette règle car le sujet de "Une colonne de feu" m'intéressait. La lutte inexpiable entre catholiques et protestants, au XVIème siècle, est à la fois affreuse et fascinante. Si je connais assez bien ce point d'histoire pour la France, mon ignorance était plus grande au sujet de l'Angleterre. D'où mon intérêt pour ce roman historique, documenté minutieusement par Ken Follett. Les principaux héros (fictifs) du livre participent activement à divers événements majeurs de l'Histoire, dans les deux pays, mais aussi en Espagne, aux Pays-Bas et même à Hispaniola (Saint-Domingue), etc.

Le livre tient du thriller et/ou du roman d'espionnage. Les héros semblent avoir une importance comparable à celle des rois et des reines. En France les rois se succèdent, mais ce sont les ducs de Guise (ultra-catholiques) qui se mettent en avant. En Angleterre, Elizabeth Ière, protestante (ou plus précisément anglicane), succède à Marie Tudor et s'oppose à Marie Stuart (toutes deux catholiques). Ned Willard, le personnage principal (fictif), qui est un "gentil", devient agent secret, puis conseiller au service la reine d'Angleterre. Pierre Aumande, qui est un (très) "méchant", espionne pour le compte des Guise. D'autres héros antagonistes travaillent dans l'ombre, en complotant ou en défendant le pouvoir en place. Les femmes, notamment Margery et Sylvie, occupent également une place centrale. Quoiqu'il y ait beaucoup de protagonistes, le lecteur parvient à s'y retrouver sans trop de difficultés.

Il n'est pas question de détailler les nombreuses péripéties qui émaillent ce gros roman. Ce qui est plus important, c'est le ressort principal qui anime les personnages. Pour la plupart, ils ont en horreur le concept même de tolérance religieuse. Au contraire, Ned soutient indéfectiblement Elizabeth Ière, car elle s'est déclarée hostile à toute persécution religieuse. Mais… elle fait exécuter un bon nombre de catholiques parce que, à ses yeux, ils sont des traitres, des rebelles. La nuance est ténue !

Ce serait une très grave erreur d'imaginer que les folies du XVIème siècle seraient impensables aujourd'hui. Les siècles passent, mais l'homme reste le même: un prédateur universel, obsédé par le pouvoir qu'il veut imposer aux autres et indifférent aux souffrances qu'il inflige, accaparant tous les grands et petits bénéfices possibles; le pouvoir spirituel l'emporte même sur le pouvoir militaire. L'épisode, qui montre au début du livre Margery la rebelle s'incliner finalement devant l'autorité "morale" de l'ignoble évêque Julius, me parait exemplaire.

Ken Follett est un roublard. Avec ce "page-turner", il sait parfaitement captiver le lecteur. Il propose beaucoup d'action, quelques héros très sympathiques, des personnages qu'on aime détester, un zeste d'amour et même d'érotisme, et des événements historiques tout à fait extraordinaires (y compris la Saint-Barthélémy, à Paris). C'est bien ficelé. Je ne regrette pas d'avoir dévoré ce roman, même s'il a réclamé mon attention un peu trop longtemps.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}