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Critique de MarianneL


Très loin des medias qui nous rendent idiots avec une avalanche quotidienne de faits divers et de violences urbaines, de clichés sur la délinquance, et du mirage aujourd'hui absurde d'une vie sans risques, la voix de Larry Fondation, qui vit et travaille comme éducateur de rue dans les quartiers sud de Los Angeles depuis plus de 20 ans, sonne terriblement juste.

Il fracture ce récit de 120 pages en très courts chapitres, parfois histoires d'un paragraphe, qui sont des fragments coupants comme les journées de ces enfants en train de jouer avec des armes et des drogues, comme les éclats de verre qui jonchent le sol des immeubles dévastés, comme ces vies hachées et qui peuvent se terminer à n'importe quel moment.

«Jeff saignait, ce n'était pas si grave, mais pas du pipeau non plus. Des entailles sur la poitrine. C'était l'été, il faisait chaud. Les filles se pavanaient autour de lui. Elles voulaient toutes être l'heureuse élue qui aurait le droit de s'occuper de lui. Il n'y avait que Lorraine qui voyait à quel point il était barré, à cette époque. Mais pas un de nous n'écoutait. Il a dit :
-Ils me sont tombés dessus dans Darien Street.
Johnny Mac a pris les choses en main :
-On va chercher Mark et Tom. Danny a un flingue. J'ai un flingue.
Il s'est tourné vers moi :
-Tu viens ?
On a découvert plus tard que Jeff s'était fait ces entailles lui-même. Richie l'avait vu faire.»

«Angry nights» est le titre original de ce recueil de 1994 (traduit en 2012 en français grâce à Fayard), des nuits de colère, succession d'instantanés sordides et désespérés, qui recèlent parfois quelques éclats de courage.
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