Enterrez-moi debout ! : L'odyssée des Tziganes

Un livre entre documentaire et roman. On découvre beaucoup de choses sur ce peuple méconnu et souvent victime de clichés. L'auteur nous amène au coeur de leurs vies sans embellir ni enlaidir la réalité.
C'est un des rares livre objectif sur le sujet et qui présente un travail fouillé. S'il est vrai que nous n'avons peur que de ce que nous ne connaissons pas, alors ce livre est à lire pour considérer les tziganes avec plus d'humanité. Une belle présentation de leur culture.

Decouverte de la culture tzigane, entre recit de voy1ge et document, Isabel Da foncesca a plongé au coeurvde la cuture tzigane et dresse le portrait dune culture fascinante.
A découvrir.

Un excellent témoignage loin des clichés. Un livre sur la condition des tziganes dans l'Europe de l'Est qui fait froid dans le dos .
Le style est parfait.
Incontournable

'Enterrez-moi debout', contrairement à ce à quoi je m'attendais (c'est-à-dire : une chose aride qui embrasse le chronologique à pleine bouche), est un joyeux mélange de récit de voyage, d'observation anthropologique, d'essai historique, d'appel à la justice sociale & de cri du coeur. L'auteure & ses mots ont une personnalité très forte, très affirmée, ce qui donne une couleur particulière à tout ce qu'elle choisit de raconter ; ça en irritera peut-être certains, mais moi j'ai adoré. J'ai tellement aimé les premiers deux tiers du livre, en fait, que j'arrêtais pas de me répéter mentalement cinq étoiles cinq étoiles CINQ ÉTOILES! -- mais finalement on termine dans le rayon des quatre étoiles, parce que ça traîne un peu dans le dernier tiers, mais ça reste un ouvrage incroyablement intéressant, écrit avec chaleur, avec ardeur aussi, & sans une once de complaisance.

Mais de quoi ça parle, en gros? Des Roms, bien sûr. Mais des Roms comme de ce qu'ils sont, à la fois un peuple sans terre, uni par une culture commune & une histoire souvent oubliée, mais aussi un véritable ramassis de milliers de tribus différentes, qui préservent plus ou mois farouchement leur dialecte, leurs traditions, leur mode de vie. L'auteure, infatigable voyageuse doublée d'une détective sans peur & sans reproche, passe d'un foyer rom à un autre, habite un été chez des Gitans albanais, rencontre des activistes en Roumanie, aborde des réfugiés dans les gares de Pologne ou aux frontières de l'Allemagne, fouille dans de vieilles bibliothèques pour mieux parler des Roms esclaves du Moyen-Âge, accumule des histoires & des injustices pour ensuite les raconter du mieux qu'elle le peut, en donnant le plus souvent la parole à ceux qui l'ont aidée. & elle le fait avec conviction, avec une passion dévorante & une façon incisive, précise mais délicate, d'aller directement à l'essentiel du problème -- mais aussi avec beaucoup d'humour, là où ça s'y prête. Un passage truculent, quand elle habite chez une famille de Roms en Albanie :

"Le jour de mon arrivée, ils ont appris qu'à vingt-neuf ans je n'ai même pas un enfant, et la puri daj, mère de dix enfants, m'a tapoté le poignet avec compassion : de toute évidence, je suis stérile. Cela explique pourquoi je n'ai pas de mari non plus et, pire encore, pourquoi je suis condamnée à errer de par le monde, à aller en Albanie, rendez-vous compte, loin de ma famille et de mes amis, pour séjourner chez de parfaits inconnus. [...] Ma vie est une tragédie, ils le voient bien, mais ils sont pleins de compassion et me le font savoir : après tout, n'ont-ils pas jadis eux aussi été 'condamnés' à errer de par le monde? N'ont-ils pas été condamnés à l'Albanie?" (p. 72)

Gros bémol pour qui voudrait savoir ce qu'il en est des Roms aujourd'hui : le livre date un peu. On parle de l'époque de la guerre en ex-Yougoslavie, quelque part entre 1992 & 1995, & on finit par se demander ce qu'il s'est passé dans les quinze dernières années. Ce sera pour un autre livre, peut-être.