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Critique de Folfaerie


Le titre est volontairement provocant, c'est ce qui a attiré mon attention, je l'avoue. Comment une navigatrice peut en avoir ras le bol des écolos, et qu'est-ce qu'elle leur reproche ?

Après lecture de cet ouvrage, qui n'apporte strictement rien au débat, je suis en mesure de faire quelques constatations : d'abord, que Mme Fontenoy est certainement sympathique mais elle enfonce des portes ouvertes. Tous les problèmes environnementaux qu'elle présente, à quelques exceptions près sur lesquelles je reviendrai, sont abordés sous le même angle que des écolos « classiques », ceux qui plombent le moral des braves gens. Mme Fontenoy a beau faire confiance à la science et au progrès, elle est bien obligée de reconnaître l'ampleur des dégâts. Les sujets qu'elle survole ont évidemment été traités en profondeur par d'autres avant elle. Un exemple au hasard, au sujet de la surpêche, si vous voulez de véritables infos, lisez plutôt Taras Gresco, déjà chroniqué sur mon blog ou Philippe Curry.

A la fin de chaque chapitre, elle propose quelques mesures destinées à endiguer le désastre. Ces mesures, je les qualifierai de « mesurettes », mot à la mode dans les media, ne font pas avancer le schmilblick pour un sou mais lui permettent de se montrer positive et enthousiaste.

Sur certains sujets épineux, je n'ai pas partagé son opinion du tout. Sur la question du nucléaire, qui lui parait si indispensable, pas un mot sur le sort des déchets, et les répercussions à très long terme d'un accident. Tchernobyl n'est même pas évoqué. Idem pour le gaz de schiste. Mon opinion, en tant que citoyenne, est fort négative sur cette exploitation. J'ai vu le documentaire Gasland, et lu le bouquin de François Veillerette, sans compter les lectures de blogs d'opposants aux USA et en Europe.

L'auteur propose également des solutions, fort louables, pour diminuer la pollution atmosphérique. Sur la question des transports, son discours reste tiède et consensuel. Vivent les voitures électriques. Bien, mais si on se passait carrément des voitures, ce serait encore mieux. Dans la plupart des cas, c'est faisable. Favoriser le télétravail, conserver les petits commerces en centre-ville plutôt que d'autoriser les centres commerciaux à ouvrir en périphérie d'une commune, en zone rurale où on doit obligatoirement prendre le volant pour faire les courses, ce serait déjà un progrès ; mais pour y parvenir, il faudrait convaincre et oserai-je le dire, former les élus locaux qui sont en dessous de tout. Car continuer à privilégier la voiture individuelle, même électrique, ce n'est pas la solution. Il faut toujours des parkings, des routes, des rocades… et pourquoi les pays en voie de développement n'y auraient pas droit ? Construisons des routes partout. du moment qu'on roule propre…

Heureusement, Maud Fontenoy n'est pas de celle qui démolit l'agriculture biologique, elle n'est pas non plus une climato-sceptique et ses propos sur la dénatalité sont d'une belle logique. En définitive, c'est une citoyenne comme vous et moi, avec ses propres opinions, et ce n'est pas du tout le brûlot anti-écolo que je craignais.

En tant que citoyenne déjà sensibilisée à la protection de la planète et lectrice, je ne suis donc pas convaincue par ce livre. Cependant, il peut être offert à une personne n'ayant pas la moindre conscience du désastre écologique qui se profile (mais si, ça existe) et à qui le mot « écolo » fait faire des cauchemars. Après tout, c'est un début. On commence par Maud Fontenoy, on finira peut-être par Fabrice Nicolino, allez savoir !


PS : livre imprimé sur du papier recyclé, et ça c'est chouette.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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