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Critique de Alfaric


Ah ça, ce n'est pas de la grande littérature. Ce n'est pas non plus de la grande Fantasy. Mais cela reste de la novélisation plutôt assez agréable d'autant plus qu'elle est issue du milieu du gaming. C'est pour cela que j'ai 3 étoiles ou lieu de 2 : le livre rempli très correctement son office de lecture loisir.
Si l'association entre sports nord-américains et fantasy et les excentricités propres au monde de Warhammer ne vous rebutent pas, vous pourrez passer un bon moment de pur divertissement, mais dans le cas contraire fuyez pauvres fous !

L'introduction d'un grand nombre d'éléments modernes dans un monde résolument médiéval fantastique nous rapproche d'une urban fantasy / contemporary fantasy à la "Garett PI" (Glen Cook passant à la moulinette fantasy les codes du roman noir hard boiled). A la limite on serait dans un roman arcanepunk.
D'un côté on retrouve l'esprit et l'humour d'un "Donjon de Naheulbeuk", et d'un autre côté on retrouve tout le schmilblick du sport nord-américain caricaturé : les droits télé, le sponsoring, les chaînes payantes, le barnum médiatique, les commentaires stupides des commentateurs débiles comme les inimitiés entre équipes et les rivalités entre joueurs.
Je soupçonne même Matt Forbeck d'avoir pioché dans le film "Major League" de David S. Ward…

C'est évidemment un gros bordel rempli de meurtres, de trahisons, de corruption, de sexe et argent, auxquels il faut ajouter de bons gros délires autour des zèbres (cad les arbitres), des MJ (cad Magicien du Jeu), et des supporters encore plus tarés et encore violents que les joueurs qu'ils adulent. Les dystopies sportives, ou les sports dystopiques, marchent sans doute mieux en SF qu'en Fantasy (remember Rollerball, Mortorball, Rugball et cie), mais bon c'est une allégorie des jeux du cirque romains qui font appel aux bas instincts humains sous couverts de compétition.

J'ai longtemps poussé de gros soupirs devant la naïveté, la candeur et la pudibonderie du personnage principal. Et puis j'ai compris qu'il s'agissait d'un alter ego fantasy du Richard Virenque des Guignols de l'info (« Quoi ? On m'aurait menti ? »). A partir de là, il m'a bien fait marrer. ^^
Dunk Hoffung voulait devenir chasseur de dragons pour redorer la fortune et la gloire de la famille, mais il va finalement suivre conseils de l'agent de joueur semi-homme Finaud pour se faire du pognon plus rapidement (et peut-être plus sûrement, mais rien n'est moins sûr avec le Blood Bowl…). Mais la scoumoune le pourchasse, et il se retrouve systématiquement suspectés des meurtres réalisés par les frères Broussards, par le sorcier Zauberer, par certains de ses coéquipiers, par certains de ses adversaires et d'autres personnages encore : je vous laisse le plaisir de la découverte !
Pour s'en sortir, il va devoir identifier les membres de la méta-équipe des Maillots Noirs qui magouillent avec le monde merveilleux des bookmakers.
Pour ne rien gâcher on retrouve aussi quelques piques contre les divas des médias avec Lästiges Weibchen (lisez web chaîne), requin à talons aiguilles déguisé en nymphette prête à tout et au reste pour faire du buzz et monter en grade, ou le sosie de Rupert Murdoch qui ne jure que par la sacro-sainte audience devant censément amener toujours plus de pognon.

Niveau style, plume et prose je m'attendais à un truc allant du moyen au désastreux, et finalement c'est simple certes mais fluide. On est loin des trucs mal écrits des années des années 80 et des trucs mal traduits des années 90 (ah "Les Royaumes oubliés" chez Fleuve Noir… bisque bisque rage). Je gage que le travail du traducteur Oliver Fanton n'est pas étranger au résultat final. Les novélisations franchisées des univers de Games Worshop souffrent visiblement d'une mauvaise réputation largement exagéré, puisque je ne suis encore jamais tombé sur une daube…

Malgré un nombre hallucinant de morts et de blessés, tout est bien qui finit bien. Dunk est innocenté des meurtres en série dont il était accusé, il regagne en grande pompe le monde du Blood Bowl, il restaure le prestige et l'honneur de sa famille, il sort du pétrin son ami ogre M'Grash, il se réconcilie avec son frère Dirk (ah cette bonne vieille fraternité sudiste), son coach Peleg et son équipe des Bad Bay Hackers, il échappe à la vindicte de Skragger le légendaire blitzeur orc noir, et il se trouve une meuf canon. Elle n'est pas belle la vie !

PS : je me demande si le rôliste Fabrice Colin n'a pas pioché dans l'univers du Blood Bowl pour son "A vos souhaits" !
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