J'ai comme tout le monde des opinions poli-
tiques. Elles sont faites de compromis et d'aménagements entre un romantisme atavique - qui soutient mon attachement à la liberté, à l'égalité des droits, à la justice sociale, au respect des individus - et les ruades de mon égoïsme, lequel oriente volontiers son rétroviseur nostalgique vers un dandysme peu soucieux des misères du monde et au demeurant inaccessible.
Mais qu'on ne vienne pas m'écrire dans le dos ce que je n'ai pas écrit. Ni travestir par rajouts, en filigranes ou estampilles, la mise en images - j'allais dire la mise en scène - de Tardi. Qu'on n'aille pas voir dans Ici Même un pamphlet, une satire de notre société ou des représentants de son régime politique. Je n'ai pas eu davantage l'intention particulière de tourner en dérision l'attachement à la propriété. Si cet attachement conduit ici à des situations grotesques, c'est au même titre que la politique, la loi, l'épicerie ou la fornication, il servait par ses errements un récit, une intrigue dont le fondement est ailleurs et qui devrait selon moi, parler de tout autre chose.
Mademoiselle, j'ai omis de vous préciser que les femmes me portent assez facilement sur les nerfs.
Vous verrez quand vous voyagerez... si vous vous voyagez... vous connaitrez des femmes.. beaucoup de femmes, pas difficile!..(on croit le contraire, mais non) et vous verrez... chaque jour elles se découvrent (à elles-mêmes) différentes... du moins elles le croient; en réalité elles s'inventent, à mesure...
Mon Dieu ! Je sais qu'il y a des gens pour avoir des idées sur tout...et même des idées claires...Eh bien, j'aimerais qu'ils me disent, ces gens-là, qu'ils me disent quel genre d'idées il faut avoir quand on a vu ce que j'ai vu : Julie Maillard entrer dans mon lit ! ...Dans le lit d'Arthur Même (moi), Julie (la fille Maillard) s'est couchée...Sous mes yeux elle s'est glissée dans mes draps et elle était...Nue ! Ca, j'ai pas traîné...vite fait de prendre la porte...On peut ne rien comprendre à rien, et avoir du réflexe...D'ailleurs j'avais à faire.
Des fois j'me dis : Mieux vaut n'en rien dire (sans pour autant se taire). Un exemple : le mensonge. Le mensonge c'est personnel - c'est un truc à soi...(d'abord chacun à sa manière).
C'est sûr un jour je tomberai ! Et je resterai là comme un imbécile à pleurer sur ma jambe cassée, ou à me tâter la clavicule !
Ces gens ont les terres...Moi j'ai les murs !...Ils ne peuvent entrer ni sortir de chez eux sans me verser un droit de passage...Et quand je suis de mauvaise humeur...Quand je fais la sourde oreille, ils ont beau tirer le cordon, rien à faire ! Portes closes et grilles soudées !
Je ne me souviens pas avoir insisté et je ne me souviens pas non plus avoir jamais compris pourquoi les gens boivent tant... Je me demande si un jour quelqu'un m'expliquera ce qu'il y a dans le vin...
Pour moi, le vin et l'huile c'est pareil... Avec le vin sur la langue, les gens dérapent de la tête, comme avec de l'huile sur le pavé on dérape de la semelle !
Comment discuter avec des gens qui dérapent et qui, à tort et à travers, m'attribuent de l'insistance... pourquoi pas de l'entêtement ?