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Critique de Rodin_Marcel


Forest Philippe - "Le siècle des nuages" – Gallimard-NRF, 2010 (ISBN 978-2070129867)

Contrairement à ce qui est porté sur la couverture et la page de titre, il ne s'agit pas du tout d'un roman. L'auteur s'est mis en tête de reconstituer ce que fut la vie de son père (né en 1921, décédé en 1998) dont il ne sait pas grand-chose si ce n'est qu'il fut aviateur. Il intercale donc le peu qu'il sait de précis sur le cheminement professionnel de son père, dans des considérations beaucoup plus vastes.
Le récit contient une véritable histoire du développement de l'aviation en France depuis Blériot jusqu'à Air-France, des biographies détaillées comme celles de Mermoz, Lindberg, Saint-Exupéry, l'histoire de la création aux forceps d'Air France grâce à la connivence entre De Gaulle et des communistes.
L'auteur s'attarde longuement sur la guerre 1940-1945, sa famille habitant Mâcon qui se trouve en "zone libre", son père étant envoyé dans une école d'ingénieurs en Algérie, juste avant que les Alliés n'y débarquent : il se retrouve mobilisé par la France Libre, envoyé en formation de pilote de chasse au fin fonds des Etats-Unis, où on le retient finalement comme instructeur des autres petits français, si bien qu'il ne rentre en France qu'une fois la guerre largement terminée, en 1946.

Incontestablement, on apprend des choses intéressantes, mais le tout est tellement délayé, avec des redites si fréquentes qu'on ne peut s'empêcher de penser que l'auteur n'a pas revu son texte...

Autre Intérêt de ce texte : au début, l'auteur se livre à quelques considérations à prendre en compte lorsque l'on souhaite écrire l'histoire de sa propre famille. Grosso modo, il renonce à produire un récit continu, lissé, cohérent, et admet qu'il ne peut fournir finalement que des données fragmentaires : tout au long de son récit, il insiste là-dessus. Dans le même esprit, lorsqu'il relate un évènement ayant une portée historique, il rappelle qu'il ne sait pas avec certitude si ses parents furent ou non touchés par cet évènement.

Le plus décevant se trouve dans les derniers chapitres : l'auteur relate combien son père fut consterné de devoir constater et admettre que ses rejetons ne cultivent aucune des valeurs à ses yeux essentielles qu'il aurait voulu leur transmettre. Ainsi par exemple de son catholicisme sans fanatisme, sans bigoterie, mais le menant tout de même à fréquenter la messe quasi tous les dimanches alors qu'aucun de ses descendants n'y songe, ou encore de son respect de son mariage ayant duré toute sa vie, alors qu'il voit ses enfants tous divorcés et plus ou moins remariés etc. Là, je me dis que l'auteur a raté son livre, car c'est précisément sur ce point précis que j'attendais de sa part quelques idées originales... Dommage.
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