E. M. Forster écrit non seulement un fabuleux roman d'amour, mais fait aussi une analyse pertinente des moeurs anglaises au début du XXème siècle en traitant un sujet qui, encore au moment de la rédaction du roman, était un sujet tabou. L'homosexualité est décrite à la fois sous l'angle moral de l'époque, mais aussi du point de vue de
Maurice qui, la vivant, nous la rend telle qu'elle l'est : un amour peut-être différent dans ses actes, mais pur et sincère, un amour comme un autre.
Maurice va devoir lutter contre les bonnes moeurs, va se confronter aux risques de la dénonciation, aux conceptions de l'homosexualité perçue alors comme une maladie ou une phobie morbide. La lutte est alors morale et sociale d'autant plus qu'elle flirtera avec une remise en question de la hiérarchisation des classes sociales (si le désir faisait fi des barrières sociales, la civilisation telle que nous l'avons conçue s'écroulerait. p.232). C'est finalement un roman subversif que nous livre ici Forster, mais qui, dans l'écriture est d'une douceur et d'une pertinence fabuleuses.
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