AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de reveline


Un postulat de départ prometteur qui se pose en ces termes : est-il possible de résoudre un crime vieux de cinq cent ans rien qu'en étudiant un tableau à la sulfureuse réputation (on se rappellera que cette possibilité était déjà présente dans le Da Vinci Code mais pour des enjeux différents) ?
Idée originale et passionnante, s'il en est !

L'histoire débute quelques mois avant la tentative de coup d'état sur les Médicis (La fameuse conjuration des Pazzi) et le roman alterne entre les passages qui se situent à l'époque moderne où l'héroïne Ana Sotomayor, jeune étudiante espagnole en histoire de l'art, poursuit ses investigations sur les traces des commanditaires de l'attentat contre les
Médicis, et ceux qui se déroulent à l'époque des faits : le Florence de 1478. Précisons, que j'ai préféré très largement ces derniers. Florence y est
merveilleusement restituée dans ses couleurs, ses parfums, ses lumières, ses moeurs, ses rivalités politiques….par les yeux et la voix de Luca di Credi, jeune apprenti de Masoni.
J'ai adoré pénétrer telle une petite souris dans l'atelier des artistes du Quattrocento.
Par comparaison, les passages avec Ana paraissent assez fades, et surtout trop bavards. Une impression accentuée par le fait qu'Ana n'est pas une héroïne très attachante. Elle est froide, prétentieuse, pédante. Elle m'a souvent agacée.
Dans les chapitres qui la concernent, j'ai souvent eu l'impression de faire du sur-place. L'enquête avance lentement, voire laborieusement, phagocytée par les digressions de l'auteure, les pensées intimes, les souvenirs et les monologues intérieurs d'Ana (dont on se fiche d'une force, mais d'une force!).
L'écriture de S. Cortes est fort plaisante à lire, malgré la volonté perpétuelle de l'auteure d'étaler son savoir à tout prix, ce qui donne un résultat souvent artificiel et des coq-à-l'âne parfois cocasses.
L'on devine à chaque page, la volonté qui anime S.Cortes de caser à tout prix ses connaissances sur Florence. À la longue, cela devient un peu lourd. Je l'imaginais, penchée sur son énorme pile de fiche de notes, en train de se dire : "Bon, comment je vais réussir à glisser cette anecdote ou ce vers de poésie dans mon récit ?".

En résumé, un roman policier historique sympathique mais lent et surtout assez bavard. L'intrigue est intéressante, le dépaysement temporel assuré. Cependant, le suspense n'est pas au rendez-vous.
Ne vous attendez surtout pas à un polar palpitant, vous seriez déçu. En revanche, l'érudition de l'auteure, bien qu'exprimée de manière maladroite, (car elle ralentit beaucoup l'action et le rythme du récit), nous permet d'apprendre beaucoup de choses sur le Quattrocento.

À réserver en priorité aux amoureux de l'histoire, et de la première Renaissance italienne en particulier, mais pas uniquement car la lecture du Complot Médicis reste agréable, notamment grâce à l'époque passionnante que S. Cortes met en scène et en perspective, même pour les plus néophytes d'entre nous, dont je fais partie.
Lien : http://ladelyrante.wordpress..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}