Zoé Obolenskaïa appartient à la très haute noblesse russe. Bakounine est l'anarchiste qui fait trembler l'Europe. Elle veut voir du pays et lui est exilé, perdu, loin du sien. Ils se rencontrent et leur relation teintée d'admiration et de respect étonne jusqu'à aujourd'hui.
Lorenza Foschini écrit ses livres comme elle mène une enquête sans pourtant oublier le souffle romanesque indispensable pour une plongée historique. Comme dans son précédent roman, le manteau de
Proust, elle accorde autant d'importance aux témoignages des contemporains de ses sujets, aux découvertes actuelles qu'à une certaine liberté de plume. Elle parvient à avancer à travers l'Histoire et les êtres en gardant l'équilibre entre enquête journalistique et roman. Son écriture précise et rythmée permet de suivre tout le fil qu'elle développe autour de Bakounine et Zoé. Elle ne tente pas de les cerner mais de les mettre en scène dans leur réalité. Aucune reconstitution psychologique mais des faits qui expliquent un certain comportement. Elle met ainsi une certaine distance entre eux et elle donne à ses personnages une véritable assise. Dans ce livre, on ne retrouve pas la fluidité de celui consacré au vêtement de
Proust. Cet objet permettait de garder en tête un objectif clair, aborder
Proust. Ici, ce sont les deux figures qu'il faut garder en tête et c'est un montage en parallèle qui rythme le livre. L'esprit de
Lorenza Foschini rassemble toutes les pièces du puzzle qu'elle a elle-même constitué pour percer le mystère de ces deux êtres. Certains passages sont assez émouvants, la construction très tenue mais le mystère reste très épais.
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