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Citations sur Marguerite Duras (10)

"Pour cette romancière révolutionnaire dans son rapport à la langue et à l'image, politisée et de toutes les causes, l'année 1968 est une manne qu'elle attendait comme le Messie depuis la libération. Elle revit enfin une période d'émulation intellectuelle, politique et sociale, une période de mise en commun des idées pour construire un monde qu'elle veut nouveau".
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À propos du décès de sa mère :

Encore une fois elle se sent dépossédée au profit de son frère et tente d'oublier sa souffrance dans l'alcool et l'amour. Jarlot est là. Elle s'abreuve de son corps, respire de son souffle et vit au rythme de leurs ébats et de leurs soûleries. Elle s'enfonce dans l'alcoolisme. Il commence à marquer ses traits comme il va marquer sa vie, définitivement.
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Des auteurs, parmi lesquels comptent Samuel Beckett, Nathalie Sarraute, Michel Butor ou Claude Simon, s'y retrouvent autour du maître autodéclaré du "nouveau roman", Alain Robbe-Grillet. Sans pour autant avoir rédigé un manifeste, ils sont tous animés par l'envie de renouveler le genre romanesque en s'attaquant au système de narration, en détruisant l'instance du personnage au profit du flux de conscience. Ils violentent la syntaxe de la phrase française pour mettre à mal le confort du lecteur. Ils explorent des horizons nouveaux de l'écriture et inspirent encore aujourd'hui de nombreux romanciers français.
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Chacun des livres de Duras est aussi une reconstruction de sa propre personne, elle s'écrit en écrivant.
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(Duras en apprenant la mort du petit frère adoré Paul en 1942)
Elle vacille, le télégramme serré entre ses doigts. Quand elle touche le sol, du fin fond de son être surgit le cri, seule expression possible de sa douleur, un cri long, un cri qui ne cesse qu'au bout de quelques semaines. Elle devient comme folle et hurle sans cesse, elle se tape la tête contre les murs dans le refus de cette disparition. (...)
Ce double de souffrance, ce partenaire de jeu, cet être qu'elle avait fait sien, qui formait une partie d'elle-même n'est plus. Il avait été le premier des hommes pour elle. Elle ne cessera, par la suite, de mettre en fiction cette relation fraternelle en la rendant de plus en plus ambiguë.
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Elle décide de signer ce premier roman sous le nom de ...Marguerite Duras ! Un nom est né, et un nom à succès !
Pourquoi ne pas avoir signé de son nom de jeune fille, Donnadieu ? Où de celui d'épouse, Antelme ? Toute l'oeuvre de Duras est une oeuvre en quête d'identité, dont ce nom est peut-être le premier jalon. Duras est un nom bien à elle, pas celui d'un époux ni celui de la mère ou du frère honni. C'est un nom fictionnel qui fait d'elle, en même temps qu' un auteur, l'un de ses propres personnages. Le nom est en même temps auteur et sujet de sa création. C'est, de plus, le nom de la région de son père. Est-ce un pont qu'elle dresse vers lui, par-delà la mort ?
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Les relations de la mère et de la fille sont faites de ce mélange de silence pesants et d'éclats, relation passionnelle et ambiguë : Ma mère, ma misère, mon amour.
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(À propos de Un barrage contre le Pacifique)

Cette mère est prise par des moments de prostration qui dégagent des espaces de liberté à ses enfants, à sa fille. La folie permet un décollement de le réalité, elle devient aussi l'espace de la fiction. Cette folie est-elle souvenir ou fantasme de l'auteur ? Du moins, elle devient un leitmotiv de son oeuvre et elle ouvre la voie au Vice-consul et au Ravissement de Lol.V Stein. Cette folie, c'est également toute la violence larvée du rapport mère-fille qui se dit par le biais de la transcription fictionnelle. L'image du barrage devient métaphorique. Il ne s'agit pas que d'un barrage contre la mer de Chine, mais un barrage contre la mère et contre l'enfance qu'érige l'écrivain, un barrage-livre pour contenir les souvenirs douloureux qui, sans cesse, débordent.
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Pour Marguerite, il y a un avant et un après Dachau. Elle a la sensation, par le prisme de Robert, de ces jours et de ces nuits entières à l'entendre raconter son expérience, par ces milliers de mots prononcés, qui rendent les camps palpables, d'avoir elle-même vécu une certaine expérience du camp. (...)
C'est à partir de cette période que Marguerite se sent solidaire de tous les Juifs eu qu'elle-même se sent un peu juive. Elle dessine cette nouvelle identité dans son oeuvre.
(...)
Elle peuple son oeuvre de personnages d'origine juive comme Lol V. Stein ou encore le Vice-consul...
Ces êtres fictifs, hommage aux millions de victimes de l'Holocauste, font revivre, sur les routes de papier, le destin tragique de ce peuple.
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Dans ce cadre apparemment serein et protégé, la petite aurait vécu le premier élément traumatique de son enfance. Elle n'avouera que bien des années plus tard, à soixante-dix ans passés, dans "La vie matérielle" (1987), qu'à l'âge de quatre ans, un jeune Vietnamien de sept ans son aîné lui aurait fait connaître sa première expérience sexuelle. (...)
Cette expérience se double de l'apprentissage du silence et du refoulement forcé, puisque l'avouant à sa mère, celle-ci préfére la pousser à l'oubli après avoir renvoyé l'enfant précoce. Cet événement douloureux place Marguerite sous le sceau de la dialectique silence/parole libératrice qui constituera probablement l'un des moteurs de son écriture.
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