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Critique de BrunoVerdin


.....Si j'imagine des personnes narcissiques comme debout, de plein pied, rocheuses et assurées de leurs évidences, et à tout ce qui est autre, qualifié de "tendre", susceptibles à l'érosion de leurs carnations ; j'oppose narcissique à commun, ordinaire ; rocheux à fluet, évaporant et susceptible à sensible. Je choisis ce qui est au bord de la vie par le côté où ce n'est pas de la vie pour n'en savoir que de mieux ce qu'elle est contre ce qu'elle est de plus par simple représentation chosifiée, charnelle, lourde, enlevée des couleurs de l'esprit, bétonnée de certitudes et de principes et qui est la panne du manège du manège en panne. Je lis ce livre comme de voir les clignotements d'une guirlande et je finis de le lire et je découvre, surpris, la guirlande toute allumée et de toutes couleurs. La fête, le rafraichissement, un assouvissement émergé et heureux. Mes yeux s'ajoutent à la guirlande.
.....Le monde des adultes et de la société est davantage porté par les raisons que par les aspirations, par les conformités et les resserrements qui sont, de base, les besoins de servir les aspirations et les envies. Mais des besoins qui prennent des valeurs d'exigences et d'existences et les besoins deviennent d'aides et d'obstacles ; d'aides et de services, de conseils avisés ; d'obstacles par leurs accessibilités dispersées et confus d'utilités.
.....L'histoire est difficile à résumer parce qu'elle est la longueur de la même histoire. Son rythme est imposé d'entrée, c'est concret, fringuant, et son déroulement coquasse, riche, détaillée. L'histoire est belle parce qu'elle n'est pas de prendre parti, de juger ; l'histoire est toute ouverte, découverte, montrée. Aider son enfant à s'épanouir est ici vraiment la force d'une mère et cette force est incroyable et la mère est incroyable. Faire la vie durant neuf mois et la façonner des années qui seront longues... J'ai bien du mal à le raconter parce que l'auteure évoque ce qui est de surface, conséquent et joli avec un bleu de mer grand et un bleu de ciel limpide ; le ressenti profond, sombre, asphyxiant et mille fois lourd, et j'ai bien de le dire avec mes subtilités, ma manière, mes conceptions.

..... Les péripéties balancées et secouées, les travers d'une jeunesse inconcevable - que dans les romans -, comme inventées, de déboires d'être encore plus futiles ou dérangeants et d'espoirs d'être plus concrets mais de ne pas venir. D'arriver enfin de souhaiter, de vouloir et de croire, tout cela en même temps ; d'assembler tout ce qui est dissolu pour que cela soit de vérité et de réalité ; qu'un nouveau matin soit un vrai matin ; qu'un sens d'exister ne soit plus qu'un bout de ciel mais de coeur et de conscience ; que la vie soit belle et devienne trop grande à combler que de soi ; qu'une raison apparaisse et fasse l'aurore de l'horizon de toujours regarder et de ne jamais perdre de voir ; qu'advienne une paix, un silence qui fait la paix, un silence qui fait un début, une paix qui promet une sérénité de la vie.
..... La promesse arrive avec le visage de la promesse mais la promesse derrière le visage de la promesse. Et 10 années longues de s'ajouter à celles déjà vécues, une vie zigzagante. La belle robe blanche et rose restera sur le mannequin, le printemps n'existe plus, les oiseaux redeviennent des dinosaures, le bonheur est le trou d'air du chaînon de la chaîne, la féérie est un flash, ça dégringole, tout se défait, tout est à refaire. Et le monde se refait mais il est re-monde, il est encore monde, le monde change de ne pas changer. C'est de ne pas se refaire qu'il se fait. le monde est et il est une fatalité, une mascarade.

..... le café est noir et le sucre est blanc, le café c'est la vie et le café est servit. le blanc est sucré et le sucré se mélange au café, c'est le gros tourbillon du blanc et du café, c'est la soumission au tourbillon. C'est de manquer de démasquer aux infra-lumières envahies par trop de lumières, c'est de manquer de connaître le miel derrière les piqûres, de découvrir la face et les yeux de la magie, le sacré du sucré.
..... Ici il est le livre qui fait l'échange du littéraire pour la vérité, il n'en est pas moins plaisant de lecture et appétissant - un spaghetti long -, un livre qui n'a pas de redondances et qui avance pointes en avant, tonique et priant, défiant la pause parce qu'il y a de la sueur à perdre et parce que l'allégorie est un art difficile, le contemplatif n'est pas convié, cela est même de l'estoc, tout le temps. Il est à tous de trouver le vers profond dans la pomme, il ,est à peu de manger cette même pomme. Oublier de craindre ce petit vers est ce qui amène à la pétulance de vivre. de caractériser le vers par le vers et la pomme du vers est de ne plus considérer la pomme pour la pomme. Montrer une différence n'est qu'une différence de voir, et être humain par les différences c'est ce que nous sommes, nous le sommes tous. Les différences ne nous enlèvent pas d'être tous humains. Et quelque fois être humain et emprunté d'ingénuité divine ? Oui, le sucré blanc.
..... A chacun de naître du juste " ego " qui fait la conscience de soi, d'être de la vie, et par delà d'avoir les enthousiasmes des occupations et les éclats de bonheurs survenant. Il y a d'être bienheureux de la vie, pas bienheureux pour la vie. La vie est un état de nous-mêmes, un sentiment de nous-mêmes, un sentiment incarné, pas une raison, pas une volonté, pas un fructifiant obligé pour le regard d'autrui. La vie est un souffle à caresser et d'envies à être caresser. " Etre " est d'intelligence d'exister et " avoir " est de profiter d'être. Avoir est d'avoir une vie belle, avoir est d'avoir une vie pleine, avoir est de toutes les qualités d'être pour la vie. Si la vie est dévouée, inspirée, intervenante par ses affections est réelle, accomplie, reconnue de l'univers et elle est de proche et bien chaude. L'univers propose la vie et l'être humain est le désigné de l'univers, l'être humain est le privilège. Ce que nous faisons, ce que nous avons de ce que nous faisons semble d'intelligence mais de quelle intelligence est-ce ? C'est la vie qui est d'intelligence et elle l'est de première intelligence, une intelligence qui n'est pas la nôtre. La nôtre d'intelligence est de ressentir la vie, de l'embellir avec des valeurs, de profondément la respecter, de lui allouer des intentions divines cachées à la consistance, voilées à l'apparence, invisible à la science, par l'âme voulue d'être éternuée, re-pédalée pour la lumière, éblouir.

..... Des nuages ont craqué en haut de la montagne. Une rivière nouvelle est apparue pour un voyage, pour une histoire à voyager. Une descente dan- geureuse avant une longueur plus plate et plus calme aux ravissements et aux délices des découvertes. Un morceau de nuage ne s'est pas transformé et suit et trotte érratiquement le cours de l'eau. La rivière le reconnait, plus près du ciel, au-dessus de la terre, entre ciel et terre, c'est un flocon d'âme qui est le sien. Impossible qu'il descende, c'est page à page que l'auteure le raconte, c'est page après page que je m'attache avec elle mais ma tête reste près du nuage, mes pieds tâtent et posent le sol et je m'allonge, je grandis, je suis je deviens un géant, comme elle, comme d'autres.
..... Je ne suis pas un vrai géant, je n'en ai que les imaginations, les impressions, l'idée, les traces mais moins anciennes. Les vrais géants sont ces personnes comme sacrifiées de n'avoir de bonheurs exclusifs et sincères qu'avec leurs poussins jaunes de tout, dorés de préciosités, chéris d'envies, d'encore d'envies, d'avances d'envies, de dettes d'envies. Et leurs affections ne se mesurent pas et ne se décomptent pas parce qu'elles viennent de tout là-haut des montagnes. Ces fondeuses de neige bravent la vie intensément par chaque instant acculées d'humilités, de charités. Ces personnes trouvent pour eux-mêmes en eux-mêmes, quand il n'y a qu'elles, les affections puisées aux glaciers des montagnes qui sont les blancheurs et les hauteurs du monde d'en-dessous qui est le monde des personnes arrimées, qui est le monde des personnes d'être mieux terre à terre. Pourtant elles sont intarissables, torrentielles souvent, intactes toujours ces affections. Elles sont une capitale de dévouements.
..... Une capitale de dévouements et de charités. de charité pour se laisser prendre ce qui est de soi, parce que la personne seule qui aspire le don de la vie en a le besoin, et plus que l'envie, elle en a et les besoins et les envies. Etre de charité n'est pas de décider de donner, cela est d'être charitable. Etre de charité n'est pas de troquer, n'est pas de concéder, n'est pas de donner en plus non plus. Etre de charité est d'être jusque de n'être plus de soi, c'est d'être de présence, d'être présent de gré jusque de force de gré, de devenir sacré à l'instant ; c'est d'arriver que d'être parti, c'est d'arriver d'avant de partir, c'est d'arriver au même moment que de partir mais pas après de partir, c'est raté, c'est zéro, c'est beaucoup trop tard, il faut recommencer. Cela ne s'append pas, cela n'est qu'une simple disposition de la nature d'effacer la largeur de l'importance, de faire l'étirement dans l'autre sens, au dedans du milieu, dans la profondeur, d'inverser l'abscisse et l'ordonnée, être dans l'essentiel, un autre monde, être sucré, de ne pas être interprété d'être un interprète, c'est d'être dans le vide du moment, dans l'apparition, c'est d'être fortuit et prompt pour quelqu'un, une chance valide, c'est d'être une ouverture plus grande que l'espace occupé et d'en être disparu, n'être que de conception accréditée aux besoins et aux idées de son vis-à-vis, de soi-même dans l'autre, pour l'autre, d'être un miroir déformant mais un miroir à son existence et pas seul trop souvent, être un appuis, une réalité vraie.

.....Ces personnes-là sont d'hommages, de prières, de dévotions, pour nous ; pas encore de fiertés et de reconnaissances par la société ; de regards adorés, de regards chanteurs, mais d'un peu, par les mentalités. Et puis l'étranger sauf qui, aux regards oubliés, distraits, est prit de flagrante innocence, passe...
..... Bravo les géants, vous êtes de racines à l'humanité ce que nous sommes de saisons, une fois l'an d'un jour pédant, par cupidité et insouciance. Les remerciements et les compliments ne sont pas vos engrais, ils en sont nos désherbants de vous, il est donc fada de le tenter. Quand même ! ... quelque-chose... ( un soupir intraduisible )... ( je ne sais plus rien ) je vous aime comme ça, je vous aime comme vous êtes, ma réponse de vous le dire.
.....Et puis il y a ces dernières pages qui repeignent d'une couche de beauté l'ensemble du récit et qui en font le vernis tendrement soupiré... Yo ! Une écriture fine et jolie ( dentelée ? ) qui est comme les vents soufflés le printemps, un envol de coccinelles ou un départ de savoir voler.
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